Le ministre des affaires étrangères, Othmene Jerandi, est sorti, ce dimanche aux médias, en vulant être rassurant à l’égard des familles des tunisiens retenus en Ukraine, pour la plupart de jeunes étudiants. Il a assuré que son département est en train de tout mettre en œuvre pour suivre la situation de ces ressortissants, et qu’avec le ministère de la défense nationale et celui des transports, il va mettre en place un pont aérien pour ramener les jeunes tunisiens qui auront réussi à sortir du bourbier ukrainien, vers les pays limitrophes.
Si tous ces efforts consentis ces derniers jours, sous l’impulsion du président de la République, pour sauver la vie de centaines de jeunes tunisiens, il n’en demeure pas moins que le ministère des affaires étrangères est le premier responsable de cette situation délicate dans laquelle ils se sont retrouvés. Le ministère des affaires étrangères a fait preuve d’un grave défaut d’appréciation et n’a eu aucun sens de l’anticipation dans cette affaire. Pire encore : la diplomatie tunisienne ne voyait aucun risque dans la crise ukrainienne, ses responsables ayant soutenu jusqu’au bout que la situation n’allait pas dépasser les manœuvres d’intimidation, et que les nouvelles venant du front ne sont que des rumeurs et des intox véhiculés par les alliés de l’Ukraine. Et alors que toutes les capitales du monde s’alarmaient et multipliaient les appels pour leurs ressortissants, pour quitter l’Ukraine dans les meilleurs délais. Et alors que certaines capitales en sont, même venues à rappeler leur personnel diplomatique, notre ministère des affaires étrangères persistait à croire qu’il ne s’agissait que d’un vulgaire coup de bluff.
Et, maintenant, le résultat est là, et bien là. Des centaines de tunisiens se trouvent piégés sous les bombardements, et au centre des tirs croisés des belligérants, ne pouvant ni bouger, ni rester sur place. Et leurs parents en Tunisie qui s’affolent et ne savent plus à quel saint se vouer.
Une énorme bourde qui n’est pas digne de la diplomatie d’un pays qui se respecte. Et tous les efforts consentis, en ce moment, par la présidence et les autres ministères, ne change rien à l’histoire. Le ministère des affaires étrangères a gaffé et fait preuve d’une énorme immaturité, ce qui a mis en danger la vie de centaines de tunisiens désarmés qui se sont retrouvé à l’épicentre d’une guerre sans merci.
Et quel que soit l’issue de cette crise, et on espère qu’elle sera heureuse pour nos enfants en Ukraine, il est du devoir du président de la République, après s’être assuré du sort de nos tunisiens en Ukraine, de demander des comptes aux responsables de cette bourde dans son ministère des affaires étrangères, qui ont brillé par un manque de vison fort coupable !
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