Société

Tunisie – VIDEO : Démarrage de la guerre des territoires et des régions entre Saïed et Ghannouchi !

La lutte pour le pouvoir en Tunisie va, forcément, passer par la rue. La victoire revenant à celui qui la maîtrisera mieux, et à celui qui mobilisera plus de citoyens.

Car il faut se rendre à l’évidence, que tous les protagonistes qui se disputent le pouvoir, sont en train de regarder par-delà la mer. Ils savent qu’en cas de litige, de contestation, voire, même, en cas de victoire, l’opinion de la communauté internationale va être décisive. D’ailleurs, ce recours aux observateurs étrangers n’est pas nouveau. Depuis son éjection du pouvoir et de l’ARP, Ennahdha, forte de ses soutiens et de ceux de sa confrérie à travers le monde, s’est appliquée, lors de ses manifestations et toutes ses actions à s’adresser à l’étranger. Sinon, comment s’expliquer que, même les pancartes et banderoles qu’ils arborent dans les manifestations sont écrites en français et en anglais, plutôt qu’en arabe, comme d’habitude, puisqu’ils devraient, normalement s’adresser aux citoyens et aux différents acteurs en Tunisie.

Il faudrait, aussi, savoir que la victoire sera tributaire d’une certaine légitimité populaire. Et sur ce plan, Ennahdha a trop perdu. Car son expérience du pouvoir l’a amoindrie et a usé son électorat et son capital sympathie, sans oublier le fait que ses dirigeants se sont royalement trompés en appelant au vote de Kaïs Saïed, lors du deuxième tour des dernières présidentielles. Résultat des courses, Saïed est en train de se targuer d’une légitimité électorale infaillible, alors qu’une bonne partie de ceux qui ont voté pour lui, l’ont fait sur directives d’Ennahdha.

Donc, pour regagner une certaine légitimité, Ennahdha est obligée de revenir à son premier terrain de jeu préféré, celui de la rue. Et comme elle sait que ce n’est pas gagné pour elle, dans certaines régions, elle s’est rabattue sur les régions qu’elle sait pouvoir maîtriser. Comme çà a été le cas de la visite, aujourd’hui, de Ghannouchi, à Sfax, un des fiefs des islamistes, et aussi, et surtout, une région insatisfaite du gouvernement de Saïed, à cause, notamment du problème des ordures qui s’éternise. Ghannouchi entendait mobiliser une grande foule, pour célébrer l’anniversaire de son parti, sachant pertinemment qu’il lui est impossible de faire pareil à Tunis, par exemple, où la rue est le territoire de Kaïs Saïed, aidé, faut-il le reconnaitre, par les forces de l’ordre dont la direction lui est acquise.

Mais, si Ghannouchi compte s’imposer dans la rue, dans certaines régions, c’est sans compter avec les partisans de Kaïs Saïed qui se sont jurés de lui rendre la vie difficile.

C’est, précisément, ce qui s’est passé, ce dimanche à Sfax, où des partisans de Saïed ont voulu gâcher le plaisir de Ghannouchi, ce qui a poussé ses partisans à lui, de s’attaquer aux pro-Saïed, et de les agresser violemment.

Et comme toujours dans ce genre de cas, les belligérants font, volontiers, appel aux médias, dans l’objectif de faire parvenir « à qui de droit » leur optique de la situation.

Le problème, c’est qu’à ce jeu, les risques sont incommensurables, et la guerre civile guette au tournant.

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