L’avenue Habib Bourguiba a été utilisée, ce samedi après midi, comme arène, par les belligérants de la crise politique en Tunisie. Une arène où chaque partie a fait descendre ses combattants, et où les deux parties ont donné libre cours à leur haine réciproque. Les policiers ont eu beaucoup de peine à garder à distance, les deux « clans ».
Ceux qui étaient en manque d’arguments ont fait, comme à leur habitude, appel à leurs mercenaires, et les autres, en face, ont alignés leurs partisans, résolus et fermes.
La tension était palpable, et le risque de dérapage était omniprésent.
C’est dire la gravité de tels procédés utilisés par des hommes qui se disent politiques, qui redoutent d’assumer la responsabilité de leurs choix, mais qui n’hésitent pas à envoyer leurs hommes au chaudron.
Le danger omniprésent que l’on redoutait, cet après midi, c’est que çà dégénère, au moindre accrochage, surtout, si les échauffourées auraient abouti à des blessures. Dans ce cas, il était quasiment certain que personne n’aurait eu le pouvoir d’arrêter les dégâts.
C’était, en effet, une décision hyper dangereuse, que de recourir à la rue, pour imposer son point de vue. Car si une partie se targue de pouvoir faire bouger la rue, à force de persuasion, ou, à force de billets de cinquante dinars, elle ne doit pas oublier que l’autre partie, en face, est, elle aussi, capable d’en faire autant.
Et à force chauffer ces troupes, surtout quand on recourt à des « mercenaires » payés pour faire le sale boulot, le risque était évident, et le jeu était on ne peut plus risqué.
En bref, on a eu beaucoup de chance, ce samedi soir que cette mini-répétition de guerre civile se soit achevée sans trop d’anicroche, et il serait préférable de ne plus recourir à la rue, car la rue reste toujours imprévisible et peut, à tout moment, sortir de tout contrôle.
Alors, de grâce, messieurs les politique, un peu de retenue, et un peu de bon sens, et n’oublier pas que les ennemis sont trop nombreux, et si certains ennemis s’infiltrent dans ce genre de duel de la rue, les conséquences en seront désastreuses !
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