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UE : L’ami de Poutine a trahi en vendant l’adhésion de l’Ukraine et il vendra beaucoup plus

UE : L’ami de Poutine a trahi en vendant l’adhésion de l’Ukraine et il vendra beaucoup plus

Viktor Orban et ses facéties, revirements, reniements, trahisons… On ne parle que du Premier ministre hongrois au sein de l’Union européenne (UE). L’ami du président russe Vladimir Poutine, véritable cheval de Troie dans l’Union quand ses intérêts le dictent, a encore frappé hier jeudi 14 décembre, à deux reprises….

Le chantage d’Orban paye : Un chèque de 10 milliards d’euros

Alors qu’il jurait ses grands dieux qu’il s’opposerait à l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE il a disparu au moment du vote pour ne pas faire ce qu’il avait promis à son copain Poutine. Rappelons qu’il suffit qu’il y ait une seule voix qui dise Non parmi les 27 Etats-membres pour que la machine s’arrête net. C’est le même principe qui est appliqué au sein de l’OTAN, ce qui permet à la Turquie d’exercer un chantage ostensible sur l’adhésion de la Suède.

Le président Emmanuel Macron avait tenté de changer les règles du jeu quand la France occupait la présidence tournante du Conseil de l’UE. Il s’y est cassé les dents, bloqué par Orban et compagnie. Dans les coulisses on se gausse de l’entrevue du Premier ministre hongrois avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui lui aurait soufflé à l’oreille de filer aux toilettes au moment du vote sur l’Ukraine. Pourquoi Orban s’est couché au dernier moment ? Pour la même chose que les fois dernières : l’argent, beaucoup d’argent.

Il a poussé ses pions jusqu’au bout et après un suspense haletant et une tension extrême il a cédé en s’abstenant. Suffisant pour que Kiev s’ouvre la voie de l’UE. Bon, ça prendra un paquet d’années et rien n’est garanti au regard de la montagne de dossiers, d’écueils à surmonter. Et puis il y a la guerre avec la Russie dont personne ne sait comment elle se terminera. Donc de ce point de vue Orban n’a pas porté un coup fatal à Moscou, pas encore. Par contre lui a encaissé un joli chèque de 10 milliards d’euros.

On ne change pas une recette qui gagne : Cap sur les 21 milliards restants

Ce financement l’UE l’avait bloqué au motif que Budapest collectionne les reculs démocratiques, notamment au sein de l’appareil judiciaire que le pouvoir contrôle totalement. Le gouvernement a lâché du lest en annonçant en début de semaine une réforme du système judiciaire. Mais tout le monde sait que cela est formel, factice et qu’au fond rien ne changera tant qu’Orban garde les rênes. L’UE a besoin d’y croire pour débloquer le dossier ukrainien, une manière de remonter le moral du président Volodymyr Zelensky au moment où aux USA les républicains s’assoient sur l’aide de 61 milliards de dollars.

Mais Orban a réservé une mauvaise surprise aux dirigeants de l’UE : il a mis son veto à la nouvelle aide financière de 50 milliards d’euros dont l’Ukraine a désespérément besoin pour tenir le choc de la montée en puissance de l’armée russe sur tout le front. La Hongrie s’est rappelé que l’Union lui doit encore 21 milliards d’euros, confisquée par la Commission européenne à cause de la loi anti-LGBT, des atteintes à la liberté académique et au droit d’asile, des conditions de passation de marchés publics et des conflits d’intérêt…

C’est du lourd et il est impossible que Budapest fasse des avancées tangibles qui justifieraient le déblocage du paquet. Sauf que cette fois c’est l’UE qui a besoin d’Orban, pour dégager à l’Ukraine la voie de l’adhésion. Le Premier ministre hongrois a alors fait ce qu’il fait le mieux : Du chantage. «J’ai toujours dit que si on procédait à un amendement du budget de l’UE (…), la Hongrie saisirait l’occasion pour revendiquer clairement ce qu’elle mérite. Pas la moitié, pas un quart, mais la totalité», a asséné Orban ce vendredi à la radio d’État hongroise.

Les dirigeants européens se sont donné rendez-vous en janvier prochain pour définir la suite. Entre temps ils cogiteront sur les voies et moyens pour éviter de verser la totalité des fonds européens exigés par la Hongrie tout en donnant un signal positif à Kiev. L’affaire est kafkaïenne mais c’est aussi ça le destin d’une UE mal-née et qu’il parait quasiment impossible de réformer au risque de provoquer son implosion.

 

 

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