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Ukraine : Biden descend dans l’arène de Poutine, place aux bombes à sous-munitions

Ukraine : Biden descend dans l’arène de Poutine, place aux bombes à sous-munitions

500 jours de guerre et ni la Russie ni l’Ukraine n’en voient le bout, quoi qu’en disent les uns et les autres. A ce rythme-là ça peut durer encore des années, entre percées de l’armée russe par-ci et reconquêtes des Ukrainiens par-là. Et que dire de l’impossibilité pratique à faire des gains territoriaux conséquents dans la contre-offensive ukrainienne avec toutes ces mines que l’armée de Vladimir Poutine a planquées partout, une horrible tactique russe. Alors le principal soutien de Kiev, Washington, a décidé de sauter le pas pour accélérer la cadence, et quel pas : Des bombes à sous-munitions…

Les USA ont fait l’annonce hier vendredi 7 juillet, à la stupeur générale. «C’est une décision difficile. On l’a différée» pendant un moment, a argué devant la presse le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. Mais in fine c’est «la bonne chose à faire», a-t-il ajouté, tout en indiquant que le président Joe Biden n’a pas agi en solo, il a consulté ses alliés et a arrêté sa décision après la «recommandation unanime» de son administration.

Pour les Etats-Unis c’est une des voies et moyens pour permettre à l’Ukraine de se défendre efficacement face à une invasion qui s’installe dans la durée. A noter que c’est la toute première fois que ces armes sont livrées à un pays étranger. En janvier 2023 un responsable européen avait confié que les Américains envisageaient de les fournir à l’Ukraine mais il a fallu le temps de la réflexion…

Ces engins sont redoutables sur un champ de guerre, avec la possibilité de disséminer de plusieurs dizaines à plus de 600 charges explosives sur un large zone périmètre. C’est aussi ce qui fait leur dangerosité pour les civils. Militairement elles font beaucoup de dégâts humains dans les rangs ennemis, peuvent paralyser une piste d’aéroport ou miner un immense terrain pour bloquer l’avancée de l’adversaire, etc.

Mais elles sont prohibées presque partout dans le monde par le droit humanitaire international car elles touchent indistinctement civils et soldats. Les experts disent qu’entre 5 et 40% des sous-munitions n’explosent pas au contact du sol et peuvent donc y rester durant des décennies. C’est la raison pour laquelle 123 pays ont interdit la fabrication et l’usage de ces armes, dans le cadre de la Convention d’Oslo de 2008, un texte que ni les USA ni l’Ukraine ni la Russie n’ont signé.

D’ailleurs Moscou ne se gêne pas pour balancer ces engins en Ukraine depuis le tout début de l’invasion. Il y aura bientôt une réponse en face et elle fera de sacrés dégâts dans les rangs russes. A noter que les Américains ont utilisé ces armes en Irak et en Afghanistan, puis leur ont tourné le dos en 2002-2003 à cause justement de leur impact dans la durée sur les civils.

Les Ukrainiens ont donné des assurances «par écrit» sur l’utilisation qu’ils feraient de ces engins afin d’amoindrir «les risques posés aux civils». Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, a pris l’engagement de se conformer à cinq règles dans l’utilisation des armes à sous-munitions : Uniquement sur le territoire ukrainien et pas en Russie, ensuite ce sera en dehors des zones urbaines pour écarter tout risque pour les populations civiles…

Par ailleurs “les armes à sous-munitions ne seront utilisées que dans les zones où il y a une concentration de militaires russes (…). Elles seront utilisées pour percer les lignes de défense ennemies avec un minimum de risques pour la vie de nos soldats“, a précisé Oleksii Reznikov.

Enfin il s’est engagé à tenir un registre des endroits où ces armes seront lancées et ce sont ceux qui seront déminés en priorité “après la désoccupation de nos territoires et notre victoire“, dit-il. Kiev affirme qu’il informera aussi ses alliés sur l’utilisation de ces armes et leur rendement sur le terrain.

Les USA ont fait savoir qu’ils suivront de près l’usage de ces armes pas comme les autres et qui peuvent changer la donne dans la contre-offensive. Donc affaire à suivre…

 

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