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Ukraine : Zelensky sera-t-il obligé de signer l’accord que prépare un groupe de pays?

Ukraine : Zelensky sera-t-il obligé de signer l’accord que prépare un groupe de pays?

Le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, qui a longtemps tangué avant de basculer dans le camp ukrainien, fait ce qu’il peut pour défendre sa nouvelle cause. Il a plaidé auprès du puissant allié de la Russie, la Chine, la nécessité de mettre rapidement un terme aux souffrances du peuple ukrainien. Macron a certes frappé à la bonne porte, car seul Pékin peut “ramener à la raison” le va-t-en guerre Vladimir Poutine, mais de toute évidence le président français n’obtiendra pas tout ce qu’il est venu chercher…

Macron ramènera certainement dans ses valises des contrats très juteux mais pour ce qui est des gages sur la fin de la guerre en Ukraine il faudra repasser. A part un vague appel à organiser dans les plus brefs délais des négociations de paix et la ligne rouge des armes nucléaires – que de toute façon Poutine n’utilisera jamais, il n’est pas suicidaire à ce point – Paris n’a obtenu aucun engagement ferme de la part de Pékin.

Le président Xi Jinping a fait le service minimum, le strict minimum, juste pour ne pas offenser publiquement son invité – ces choses comptent dans la tradition chinoise -, mais pour le reste il n’a pas bougé d’un iota. Ce sera ce qu’il y a sur son Plan de paix – si on peut appeler ça ainsi -, pour le moment. Un texte qui, rappelons-le, propose, grosso modo, de figer les positions, entendez par là qu’il ne mentionne pas le retrait des troupes russes du territoire ukrainien.

Donc pour faire simple, Poutine garde tout ce qu’il a arraché, y compris la Crimée, tout le reste est négociable. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dit que Macron lui avait soufflé la même chose en mai 2022, mais Paris aurait changé de braquet depuis. D’ailleurs le président français a défendu devant son homologue chinois l’intégrité territoriale de l’Ukraine, tout le territoire. Evidemment Jinping ne l’a pas suivi sur ce terrain…

Toutefois les choses pourraient bouger prochainement. Jusqu’ici Kiev exige la restitution de toutes les terres ukrainiennes, dont la Crimée, pour engager des discussions avec Moscou. Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, un partenaire de la Russie, est d’avis que Zelensky «ne peut pas tout vouloir»…

Il soutient que l’Ukraine doit faire le deuil de la Crimée au nom de la paix dans le monde. Poutine «ne peut pas s’emparer du territoire de l’Ukraine. Peut-être discutera-t-on de la Crimée. Mais ce qu’il a envahi en plus, il doit y repenser», a dit Lula à Brasilia devant la presse.

«Zelensky ne peut pas tout vouloir non plus (…). Le monde a besoin de tranquillité (…) Nous devons trouver une solution», a-t-il ajouté. Rappelons qu’il avait avancé fin janvier une offre de médiation, mais sans en donner les détails, ce qu’on sait c’est que le projet parle d’un groupe de pays pour parrainer un Plan de paix.

Le président brésilien se rendra la semaine prochaine en Chine pour entre autres soumettre à Xi Jinping sa proposition. Lula s’est dit «confiant» sur la réussite de son projet et a indiqué que le groupe de pays «sera créé» dès son retour de Pékin.

Signalons que le principal conseiller du président brésilien pour les dossiers internationaux, Celso Amorim, était fin mars à Moscou et y a discuté avec Poutine et son ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. D’ailleurs ce dernier est annoncé au Brésil le 17 avril. Donc affaire à suivre…

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