Economie

Ursula von der Leyen vante le pont d’or qui sera offert à la Tunisie, sauf que…

Ursula von der Leyen vante le pont d’or qui sera offert à la Tunisie, sauf que…

De toute évidence les accords que peaufinent la Tunisie et l’Union européenne (UE) n’ont pas bonne presse. Très peu de monde en dit du bien en Tunisie, idem chez le partenaire. Bon, vous me direz aussi que les experts et spécialistes de la République applaudissent rarement, ce sont plutôt les trains qui n’arrivent pas à l’heure qui les intéressent. Déformation professionnelle peut-être. Toujours est-il qu’au mieux c’est la défiance qui a accueilli les textes que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, était venue négocier à Tunis, à deux reprises. Cette tiédeur de l’opinion publique n’a pas échappé à Mme von der Leyen. D’ailleurs rien n’échappe à la sagacité de cette dame. Alors elle a fait ce que devaient faire les autorités tunisiennes : Donner des gages sur les pactes qui seront scellés.

Elle a déclaré lors de la Conférence internationale sur le développement et la migration organisée le 23 juillet 2023 à Rome (Italie) que la production d’énergie propre en Tunisie offrira à l’Europe «un énorme avantage concurrentiel». Et pour la Tunisie il y a là une opportunité d’aller vers une autosuffisance énergétique en plus de l’exportation. Un partenariat «win-win» pour faire simple…

L’Europe a tourné le dos aux hydrocarbures russes et investit dans les énergies propres pour alimenter les industries de demain, mais cela ne se fera pas sans importation, a ajouté la responsable européenne. Produire de l’énergie verte en Europe coûte 10 centimes par kilowattheure alors que sa production en Tunisie ne coûterait que 2 centimes, a-t-elle argué…

Le moins qu’on puisse dire est que les calculettes ont tourné à plein régime et le réalisme économique l’emporte toujours. Mais la primauté des coûts de production et coûts de revient n’est pas une nouvelle donne, c’est même aussi vieux que la colonisation. C’est d’ailleurs ce qui explique que des milliers d’entreprises françaises, italiennes, allemandes, etc., campent encore dans le pays et y opèrent malgré tous les tourments que leur inflige la Tunisie postrévolutionnaire que même ses propres enfants ne comprennent plus.

«C’est une formule gagnant-gagnant classique : l’Europe a intérêt à investir en Tunisie et la Tunisie a intérêt à développer des capacités d’indépendance énergétique et d’exportation», a encore plaidé Mme von der Leyen, rapporte l’agence de presse italienne Nova….

On déplore, en passant, que les informations de la plus haute importance et qui engagent des générations de Tunisiens viennent toujours de l’étranger. Le silence est d’or sur les textes que les autorités tunisiennes signent en notre nom, comme si elles s’engageaient sur des clopinettes.

L’autre point : Quid des annonces fortes faites dans un passé récent dans le domaine des énergies renouvelables ? On avait appris le 21 novembre 2022 qu’un ténor européen du pétrole lorgnait le Sud tunisien pour y produire de l’hydrogène vert. Quelques semaines après, le 11 décembre, l’ambassadeur d’Italie à Tunis, Fabrizio Saggio, faisait savoir que des entreprises italiennes étaient en train de quitter l’Europe de l’Est pour s’installer dans le Sud tunisien

Que deviennent ces projets ? Pourquoi on n’en entend plus parler ? Qu’est-ce qui a cloché ? Est-ce que ce sont les mêmes que les programmes avancés dernièrement par l’UE ?

Il faudrait peut-être commencer par expliquer aux citoyens tunisiens tout ce Schmilblick si on veut nous faire croire que ce qui se joue en ce moment même avec l’UE porte les germes du bonheur collectif…

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