A la une

Vidéo- Aslen Berjeb: “Investissez et prenez des risques, l’échec n’est pas une fatalité”

Élu le 10 novembre 2023 nouveau président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT). Il est là où il devrait être à la tête d’un jeune patronat qui se respecte, l’avocat d’affaires Aslan Berjeb nous a accueilli cette semaine dans son bureau. Confiant et plein d’enthousiasme, Aslan Berjeb est déterminé à être au rendez-vous des grands défis qui attendent le secteur privé à relever. 

Le nouveau président de la Conect était reconnaissant aux efforts déployés par l’ancien Bureau exécutif et à sa tête par son prédécesseur M. Tarek Cherif qui a tenu toutes ses promesses et a parfaitement respecté le règlement de ce patronat pour passer le flambeau à une nouvelle génération d’opérateurs économiques composée de femmes et hommes jeunes et moins jeunes qui voient grand avec pour ultime finalité de défendre l’opérateur économique et être une force de proposition via les différentes structures de la Conect dans le pays. 

Aslen Berjeb porte haut et fort ces valeurs dans l’objectif de préserver les acquis des filières économiques déjà existantes et partir à la recherche de nouvelles filières et opportunités adaptées aux besoins des petites et moyennes entreprises et à élever leur efficacité en matière de création d’emploi et de richesse. Interview

A.B.R: Quels sont les principaux défis auxquels font face aujourd’hui les entreprises et les filières économiques au plan national ?

Il y a trois principaux défis identifiés à travers le Baromètre Miqyes lancé par la Conect et qui a atteint sa cinquième édition. 

Primo, la capacité d’accès au financement de la microfinance et du système bancaire de manière plus globale. Là, je profite de l’occasion pour mettre l’accent sur la fracture entre les PME et les ressources de financement. Il faut, à mon avis, penser à de créer nouvelles sources de financement comme le financement participatif tel que le Crowdfunding ou à travers la solidarité entre acteurs économiques dans le cadre d’une approche RSE pour aider davantage le tissu économique tunisien. 

Secondo, l’accès au marché qui fait face à plusieurs obstacles (barrières tarifaires, autorisations, cahiers de charges, des lois… qui entravent l’égalité des chances entre les opérateurs économiques. Dans le cadre d’une approche citoyenne, sociétale et responsable, notre priorité consiste à supprimer définitivement les autorisations dans tous les secteurs pour donner une nouvelle dose d’espoir aux jeunes. 

Puis, enfin il y a la problématique de la complexité économique qui impacte négativement plusieurs filières stratégiques qui sont affaiblies face aux chocs.  

Votre stratégie sera orientée vers les PME, notamment les futurs entrepreneurs de la tranche d’âge 18-25. Que proposera la Conect à cette catégorie ?

La Tunisie fait face aujourd’hui à la problématique de la fuite des compétences (étudiants, diplômés, jeunes entrepreneurs…). Celles-ci ont besoin d’espoir et d’accompagnement pour les aider à comprendre le tissu entrepreneurial et la réalité du climat des affaires dans le pays. Pour être des vrais acteurs économiques dans le pays, ces compétences doivent prendre en considération l’approche sociétale et environnementale.  

Comment jugez-vous la conjoncture économique dans le pays et quelle est votre lecture des principales nouvelles dispositions du PLF 2024 ? 

La conjoncture actuelle est difficile. L’endettement extérieur estimé à 16 milliards de dinars dans le PLF 2024 est un lourd fardeau pour la finance publique.  En termes de mobilisation de ressources extérieures, on a remarqué que la porte de l’Union européenne a été fermée, mais la voie du Fonds monétaire international (FMI) est encore possible à emprunter.    

Je pense que le secteur privé est appelé à jouer son rôle dans cette conjoncture pour sortir de cette impasse qui résulte aussi de chocs extérieurs. L’amélioration de la finance publique est le fondement de la préservation des équilibres économiques et financiers du pays.

2024 sera certes une année difficile. Certaines nouvelles taxes prévues dans le PLF 2024 vont notamment impacter le pouvoir d’achat des consommateurs et la compétitivité et les atouts compétitifs de certaines activités comme le tourisme.

Quel est votre message aux jeunes entrepreneurs ? 

Il y a une culture entrepreneuriale à enraciner davantage auprès de nos jeunes. Investissez et prenez des risques. L’échec n’est pas une fatalité, mais c’est une expérience sur laquelle on doit capitaliser.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut