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Tunisie – Ennahdha accorde un sursis à Fakhfekh et s’adjuge le plein contrôle du pays?

Tunisie – Ennahdha accorde un sursis à Fakhfekh et s’adjuge le plein contrôle du pays?

Le conseil de la choura d’Ennahdha, réuni hier et aujourd’hui, pour discuter, entre autres sujets, de la position à prendre vis-à-vis du gouvernement et de son chef, en rapport avec le scandale de l’affaire de conflit d’intérêt, a finalement, pris la décision que tout le monde pressentait. Le conseil de la Choura a, en effet, décidé d’accorder le bénéfice du doute et, par conséquent, un sursis à Elyes Fakhfekh, en annonçant qu’il reportait la fixation de sa position jusqu’à la fin de l’enquête judiciaire qui sera ouverte pour déterminer s’il est coupable ou pas de ce conflit d’intérêt.

En attendant, Ennahdha va pouvoir faire la pluie et le beau temps, sans aucune contrainte, puisque Fakhfekh saura que son sort, comme le verdict de son affaire, seront, exclusivement, entre les mains du Cheikh, de sa confrérie et de l’appareil judiciaire que l’on dit conquis à leur cause.

A partir de là, le piège infernal se refermera autour de Fakhfekh qui ne chercherait même plus à se maintenir en poste, puisqu’il serait trop content s’il pouvait sauver sa peau d’une possible sanction pénale.

Entre temps, s’il veut chercher à sauver sa tête, il va devoir se plier aux exigences des nahdhaoui, surtout les plus tordues et inimaginables, comme le remplacement de tous les hauts responsables centraux et régionaux par des personnes qui leur sont fidèles, le placement du maximum des enfants du parti à tous les niveaux des rouages de l’administration, histoire d’en assurer le plein contrôle, mais aussi, de contenter les partisans qui ne l’ont pas encore été.

Ennahdha pourrait même, de cette façon prendre le contrôle de tout le pays, y compris au niveau de la politique étrangère, en contournant le président de la République et en composant directement avec le gouvernement. Ce qui leur permettrait de mettre en œuvre les plans expansionnistes et colonialistes de leur tout puissant Sultan Ottoman.

Sans oublier qu’en laissant Elyes Fakhfekh en poste, Ennahdha pourra gouverner et lui faire endosser la responsabilité de tous ses échecs. Sachant que la période à venir s’annonce très difficile et qu’il n’est nullement dans l’intérêt des nahdhaoui de s’afficher aux premières loges.

Bien qu’il pliera à toutes leur exigences, le chef du gouvernement ne sera jamais à l’abri d’un coup tordu de la part des nahdhaoui qui pourraient, quand ils sentiront qu’il n’est plus d’une grande utilité pour eux, l’éjecter moyennant une petite motion de censure. Il ne lui resterait, alors, plus qu’à espérer qu’ils ne l’embêtent pas trop sur le plan judiciaire, ne serait-ce que pour le remercier pour les services rendus à la confrérie.

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