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Tunisie – Implication du secteur médical privé dans la vaccination… Oui, Mais attention !

Tunisie – Implication du secteur médical privé dans la vaccination… Oui, Mais attention !

Nous avons, depuis les premiers couacs de la campagne de vaccination anti covid, par les services de la santé publique, proposé d’impliquer le secteur de la santé privée dans cette opération. Il semblerait que les autorités soient, après la prise en main du dossier par La Kasbah, résolues à le faire. D’autant plus que la coordination des médecins et pharmaciens de libre pratique a émis les vœux de collaborer dans ce sens.

Mais, attention! De nombreux impératifs et de nombreuses règles devront être mis en place et scrupuleusement respectés pour que cette collaboration ne tourne pas au désastre.

La participation du secteur privé doit s’inscrire dans la complémentarité avec l’activité du secteur public, sans jamais empiéter dessus. Les patients qui bénéficieront de cette mesure devront être inscrits à l’application Evax et être autorisés par le système pour en bénéficier.

Seront concernés en premier lieu, les patients incapables de se déplacer ou d’attendre dans les centres nationaux de vaccination. Les patients désireux de se faire vacciner en privé devront appartenir à la tranche de population concernée par la liste des priorités et exceptionnellement, les personnes devant se faire vacciner en urgence, pour les besoins d’un voyage, par exemple. Cette nouvelle plateforme devra permettre aux patients de communiquer avec la campagne de vaccination et faire parvenir leur voix et leurs requêtes, difficiles à acheminer via l’application mobile.

Pourront être concernées par cette vaccination dans le secteur privé, par exemple les personnes qui pensent qu’elles ont été « oubliées » par la plateforme, alors que les autres personnes de la tranche de population à laquelle elles appartiennent, ont été vaccinées.

Cette vaccination ne devra pouvoir être accomplie qu’avec les vaccins présentés en flacons unidoses. Pour les flacons multi doses, l’opération sera plus laborieuse et demandera une préparation rigoureuse au niveau, par exemple des directions régionales de santé ou dans les circonscriptions de santé locales. Ce qui permettrait de regrouper le nombre de personnes correspondant au nombre de doses présentées par flacon, pour éviter la déperdition, si les flacons sont ouverts et non terminés.

La vaccination ne devrait, en aucun cas être pratiquée dans les pharmacies, car comme toute opération d’inoculation de vaccin, elle n’est pas dénuée de risque et nécessite la disponibilité d’un nécessaire de réanimation. Elle devra être autorisée dans les cliniques privées ou dans les unités médicales disposant d’un matériel de premiers secours qui sera établi dans un cahier de charges. pour faire face aux éventuels accidents,

En dehors des vaccins qui ne requièrent pas une congélation à très basse température, la mise à disposition des doses, dans les officines, sera conditionnée par la présence d’un dispositif spécial garantissant le maintien et le respect d’une chaine de froid sans failles.

Les médecins désirant vacciner leurs patients doivent chercher, le jour de la vaccination, les doses nécessaires dans les officines et garantir le matériel de transport adéquat pour le respect de la chaine de froid.

Les personnes à vacciner devront présenter une autorisation délivrée par les services du ministère de la Santé. De même, le médecin qui assure l’opération, doit en informer par une voie officielle qui devra être précisée, ces services au ministère.

En pratique, les patients désirant se faire vacciner en privé, devront contacter un des médecins ou des cliniques agréés, pour prendre rendez-vous, munis de leur autorisation délivrée par les services du ministère de la Santé. Le médecin devra coordonner avec l’officine agréée la plus proches, pour se procurer les doses nécessaires et les transporter dans le matériel adéquat. Après la vaccination, le médecin et le pharmacien doivent envoyer leurs rapports à la direction régionale de la santé dont ils relèvent. Par la suite, tout un programme doit être mis en place pour réserver les doses de la deuxième injection. Sans oublier que le médecin vaccinateur devra être capable d’instaurer un système de contrôle pour surveiller ses patients et rapporter les éventuels cas de complications post vaccinales.

Ceci ne constitue qu’un résumé du minimum de dispositions à prendre en considération pour la réussite de ce projet.

En résumé, un dispositif assez élaboré, mais qui reste faisable et permettrait d’accélérer la vaccination et rendra possible à l’Etat de récupérer une partie du prix des vaccins, en revendant ces doses au secteur privé !

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