Le Président de la République Kais Saïd a reçu hier la cheffe du gouvernement Nejla Bouden. Une séquence vidéo de quelques minutes est le seul compte-rendu de la rencontre publiée sur FB.
Quelques minutes, un monologue comme d’habitude. Ou plutôt pas tout à fait. Un « Machallah » comme susurré mais bien audible de Mme la cheffe du gouvernement était venu agrémenté l’envolée rétorque du Président. Un « Machallah » en réaction au sursaut citoyen manifesté le 3 octobre dernier par plus d’un million ( 1, 8 million) de Tunisiens à travers toute la République dans le parfait prolongement de l’Acte historique du 25 juillet 2021.
On laissera aux psychologues le soin de se pencher sur le signifiant de ce ‘Machallah ‘ . Ils y verront peut être le signe d’une totale abnégation, l’expression d’une loyauté, là où toujours prompts à saisir la balle au rebond, les adversaires du Président, toujours aux aguets, n’y verront eux que l’expression d’une forme de soumission. Il y a cependant à cet égard fort à parier que, las et agacés par l’affligeant et interminable spectacle de dissonances et de guerre entre Carthage et La Kasbah, la grande majorité des Tunisiens y avait vu un signe de bonne augure, le signe d’une harmonie qui faisait jusque-là défaut…
Quelques cinglantes minutes. Le temps pour Kais Saïd, droit dans ses bottes, de s’attaquer de nouveau avec virulence à une certaine classe politique corrompue et opportuniste, à tous ceux qui se sont servis et non servi le peuple.
Être au service du peuple, tout responsable doit être au dessus de tout soupçon et au niveau des attentes du peuple a-t-il martelé face à une cheffe du gouvernement tout aussi droite dans ses bottes, lui fixant pour ainsi dire les critères devant présider à la formation de son gouvernement.
Tout ça est fort bien. La situation financière et économique particulièrement difficile et alarmante dans la quelle se trouve aujourd’hui le pays a, on le suppose, été abordée lors de cette rencontre. Ce qui est cependant regrettable, c’est que l’on va devoir de nouveau se suffire des incantations du Président. En attendant l’annonce de la composition du gouvernement Bouden et de connaître son programme… La situation est particulièrement difficile, le temps presse et le peuple veut des actes.
Jawhar Chatty
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