Ça devait être une promenade de santé pour la Russie, une guerre éclair – “Blitzkrieg” – durant laquelle “le petit poucet” – l’Ukraine – serait écrasé en un clin d’oeil. Rien ne s’est passé comme prévu. D’abord parce que contrairement à ce qu’avaient dit les services de renseignement au maître du Kremlin, Vladimir Poutine, les Ukrainiens font preuve d’un rare courage face à l’armada russe. Ensuite parce que les troupes russes ont très mal préparé cet affrontement. Après il y a leur démotivation totale face à la perspective de tuer les “frères” ukrainiens. Enfin il y a le niveau d’équipement des militaires et volontaires ukrainiens, grâce notamment aux armes occidentales (surtout américaines)…
Les renseignements américains estiment à 7000 les soldats russes tombés au front, alors que Moscou dresse un bilan d’à peine 498 morts. L’armée russe s’enlise clairement en Ukraine et 3 semaines après l’incursion des troupes de Poutine aucune grande ville n’a été conquise. Pendant ce temps les chars, avions et hélicoptères russes tombent par dizaines. Le ministère ukrainien des Armées fait état de 86 avions et 108 hélicoptères de combat russes détruits depuis le début de l’invasion. Bon, les chiffres sont peut-être un peu exagérés, un spécialiste de l’OSINT («open source intelligence») avance le chiffre de 32 hélicoptères et 13 avions russes décimés par l’armée ukrainienne. Et c’est déjà beaucoup pour le “David” ukrainien face au “Goliath” russe…
Qu’est-ce qui explique cette hécatombe dans le ciel ukrainien ? Le site Task & Purpose a sa petite idée sur la question : il y a des facteurs matériels et surtout des explications en lien avec la philosophie même des armées russes. «La Russie n’a pas modifié ses tactiques d’attaques au sol et conduit beaucoup de ses attaques à basse altitude, ce qui place les avions russes dans l’enveloppe létale», dit un rapport de l’Atlantic Council cité par Korii Slate. Et avec les petites merveilles dont disposent les forces ukrainiennes (des milliers de missiles sol-air, notamment les fameux FIM-92 Stinger américains), canarder les appareils russes devient presque un jeu d’enfant…
Une autre explication d’ordre technique : certes les avions russes peuvent lancer à bonne distance des missiles balistiques qui font des ravages dans les villes ukrainiennes, mais la grand majorité de leurs bombes sont «aveugles». Les «dumb bombs» sont équipés d’appareils de guidage obsolètes et embarquent dans des avions qui ne disposent pas de «pods» outillés pour des tirs de précision. Du coup les pilotes russes sont contraints de voler très bas pour pouvoir identifier et toucher leurs cibles, ce qui les met à la portée des redoutables Stinger américains…
L’Ukraine a aussi le même problème, c’est la raison pour laquelle on ne voit pas beaucoup ses avions s’aventurer dans le ciel. La redoutable défense anti-aérienne russe n’en ferait qu’une bouchée. Ce qui pourrait expliquer que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, insiste pour que l’Occident aménage une zone d’exclusion aérienne, ce que l’OTAN refuse catégoriquement jusqu’ici pour ne pas exciter l’aviation russe laquelle n’a pas la réputation de faire dans la demi-mesure. Les rebelles et les civils syriens en savent quelque chose…
Les tanks russes vivent exactement les mêmes tourments face aux missiles antichars dévastateurs que les Occidentaux ont transférés en Ukraine. Dans la dernière carte mise à jour par France 24, on constate que les troupes russes patinent depuis des semaines, aucune percée majeure. En attendant les Russes font ce qu’ils font le mieux : Bombarder massivement et aveuglément pour casser le moral de l’ennemi. Pour le moment ça ne paye pas. Et avec les drones kamikazes Switchblade et d’autres équipements d’attaque que vont livrer les USA, les rapports de force seront encore plus équilibrés…
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