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Concessions à Poutine : ça se confirme à Paris et au Forum de Davos, Macron avait raison…

Concessions à Poutine : ça se confirme à Paris et au Forum de Davos, Macron avait raison…

De l’avis de presque tous les spécialistes les assauts russes en Ukraine vont durer et ils seront sanglants. Pas plus tard qu’hier le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou et son porte-parole ont martelé que les troupes russes maintiendront la cadence infernale des bombardements jusqu’à atteindre tous leurs objectifs. Bon, là c’est de l’ordre de la communication de guerre car de toute évidence Moscou ne parviendra pas à soumettre toute l’Ukraine, son but initial mais l’assaillant fera mal et dans la durée…

Des armes lourdes, encore plus d’armes lourdes, réclame à cor et à cri le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Des armes occidentales d’ailleurs que l’artillerie russe traque et détruit au quotidien. Les deux parties le savent pertinemment : Cette guerre personne ne la gagnera mais elle peut modifier durablement la cartographie de l’Ukraine et les équilibres géopolitiques dans cette partie du monde…

Poutine a revu ses ambitions à la baisse mais ce qu’il lorgne c’est pas peu : Tout le Donbass et le sud du pays, et on ne voit pas comment l’en empêcher avec l’artillerie dont il dispose et la maîtrise du ciel. Les troupes ukrainiennes certes prennent l’avantage sur les Russes aux abords de la capitale, Kiev et Kharkiv, la deuxième ville du pays mais ça va très mal dans le Donbass. Mais ce dernier ne subira pas le même sort que Marioupol – détruit à 90% – vu que les populations pro-russes y vivent.

Zelensky est réaliste : il a dit que cette affaire ne se terminera qu’à la table des négociations pour stopper les souffrances des belligérants. Mais négocier comment et surtout quand ? C’est toute la question…

Le président ukrainien a reproché au chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, de négocier avec Moscou et même d’envisager des concessions territoriales pour que la Russie lâche sa proie, mais dans le fond Kiev commence à intérioriser le fait qu’il faille céder quelque chose – on ne sait pas quoi encore – pour que Poutine ne perde pas la face et desserre son étau sur l’Ukraine. D’ailleurs la vice-Première ministre ukrainienne était à Paris hier mardi 24 mai pour dire aux Français qu’ils sont incontournables dans la bataille pour la paix, ce qui est une manière de donner raison à la stratégie de Macron – négocier la paix avec Poutine -même si officiellement Kiev a dit le contraire…

Le principe de la négociation c’est le compromis ; on coupe la poire en deux, en trois… et les concessions se font en fonction des rapports de force sur le terrain. On donne quelque chose et on prend autre chose, donc il est évident que Kiev devra lâcher du lest. Ça commencera peut-être par ces régions pro-russes rétives et que le gouvernement ukrainien ne peut pas contrôler. Les combats n’ont qu’un seul objectif pour les deux parties : Gagner le plus de positions pour pouvoir peser davantage dans les négociations, puisqu’il n’est pas question pour les Américains d’envoyer des soldats défendre physiquement les Ukrainiens, et encore moins pour les Européens

En attendant la reconstruction de ce qui aura été détruit par Poutine s’organise. Le président suisse, Ignazio Cassis, a fait savoir au Forum de Davos qu’il organisera les 4 et 5 juillet 2022 une «conférence de reconstruction de l’Ukraine». Les financements promis par la Banque mondiale, l’OCDE et l’Union européenne (UE) seront sur la table. Rien que ça confirme que les pourparlers pour la paix sont dans toutes les têtes, puisqu’aucune des deux parties ne peut l’emporter sur le terrain à court terme et qu’il n’est pas concevable de reconstruire quoi que ce soit sous les bombes.

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