Prenons, pour une fois, les choses au sérieux. Très au sérieux.
Car, cette fois-ci, il ne s’agit ni de polémiques au sujet de la loi électorale ni de l’article 24 du décret loi 54. Ni de binationaux exclus de la députation, ni de tunisiens de seconde classe ni de tunisiens de l’étranger ni de tunisiens à l’étranger. Nous avons, ici, les vrais tunisiens du terroir et cela nous suffit. L’on ne peut tout de même pas supporter la misère du monde et encore moins ces renégats de tunisiens du dehors. Seulement, la misère, c’est nous. Nous la portons en nous. Et, chose absolument inquiétante pour les pouvoirs en place, nous commençons à peine d’en prendre conscience.
Une foule ce matin dans un grand magasin de la banlieue nord de Tunis, pas loin du palais de Carthage. Pour un peu et ça allait être l’émeute pour un peu de sucre. Oui pour du sucre. Dans la foule immonde , il y avait de toutes les classes, comme dans les grandes friperies.
Sur les réseaux sociaux, la révolte des femmes iraniennes fait l’actualité . Une nouvelle révolution s’annonce , la vraie, plus compatible avec la civilisation Perse que celle de …1979.
Ici aussi. Inéluctablement.
On en perçoit déjà les ressorts. Le sucre ? Non ! On ne s’élève tout de même pas pour une question de sucre. Les ressorts sont le ras-le-bol des femmes et cette force à vouloir changer les choses.
Quand Me Saïda Gharrach , ancienne première conseillère du président Caïd Essebsi fait le parallèle et un rapprochement entre les tunisiennes et les iraniennes aujourd’hui révolte, il faudra garder espoir.
Quand, une jeune politique a connu l’amère expérience de l’exercice de la politique et du pouvoir et qu’elle s’en était sortie plus forte, il faudra garder espoir.
Quand parmi l’immense multitude de publications quotidiennes, elle choisit de partager, sur sa page Facebook, les idées du philosophe allemand Peter Sloterdijk, figure incontournable de la vie intellectuelle contemporaine, il faudra garder espoir.
Ce n’est pas une question de pénurie. Ce n’est pas une question de sucre. C’est beaucoup plus simple . Certains appelleraient ça le déterminisme historique.
Jawhar Chatty
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires