Economie

Ils auront un énorme problème, à plusieurs milliards de dollars (Vidéo)

«Où allons-nous, où va le pays à ce rythme» ? C’est l’entrée en matière du leader de la centrale syndicale, Noureddine Taboubi, ce dimanche 9 octobre à Gabès. Des questions qui servent de prélude à un argumentaire aux allures d’attaque en règle de tout ce que fait et propose l’exécutif en ce moment. Taboubi n’a à aucun moment évoqué le chef de l’Etat, Kais Saied, mais son ombre planait dans toutes ses critiques…

J’y suis j’y reste !

Taboubi a commencé par marteler le droit de l’UGTT à se positionner dans l’espace politique, puisque selon lui le social et l’économique sont par essence politiques ; donc puisque la centrale syndicale s’occupe de ces dossiers il s’immisce nécessairement dans la politique…

Il a ensuite mis en garde contre le spectre du régionalisme et les germes de l’implosion nationale. Il n’a pas spécifié la source de ses craintes, mais il est très probable que c’est le projet présidentiel autour des Parlements régionaux qu’il sous-entend. Donc par là aussi il insiste sur le rôle central de l’UGTT, même quand il s’agit de définir la trajectoire politique du pays. Une manière de s’opposer à la décision du président de la République, qui fait cavalier seul sur toutes ces questions depuis le 25 juillet 2021…

Pour la fin des subventions c’est 3 fois NON

Maintenant le plus gros morceau de l’intervention de Taboubi : les subventions. Il a déclaré qu’il n’a rien inventé, que ce sont les experts et spécialistes du sujet qui le disent : à moins de 1000 dinars de salaire minimum il n’est pas concevable de supprimer les subventions. Ce n’est pas avec 429 dinars de salaire minimum que l’UGTT va valider le projet gouvernemental de faire disparaitre progressivement la compensation. Il a redit que les citoyens dans leur écrasante majorité ont besoin de ces subventions. Ce n’est pas en leur donnant 200 dinars en lieu et place du système de compensation que leurs problèmes seront réglés. Selon lui dans un pays où les prix des fruits et des légumes sont plus chers qu’en France une telle démarche n’est tout simplement pas admissible…

Quand les autorités feront ce qu’il faut pour ramener les denrées à leurs justes prix on en reparlera, a-t-il lâché.

C’est la troisième fois en 15 jours que Taboubi ferme la porte à l’une des réformes emblématiques du gouvernement de Najla Bouden et une des exigences fortes du FMI, et pas que pour la Tunisie d’ailleurs. Le moins qu’on puisse est que l’équipe de Bouden et Saied derrière ont là un sacré obstacle à sauter, alors que la délégation tunisienne a mis le cap hier samedi sur Washington pour une négociation dont les enjeux dépassent largement les 2 milliards de dollars que le FMI pourrait décaisser…

De terribles accusations face à d’autres

Par ailleurs Taboubi a reproché au gouvernement de mettre sous le tapis la cohorte de propositions émises par l’UGTT pour relever le pays, alors qu’une pléthore de réunions ont été organisées dans ce sens. Tout ce qu’on voit, a-t-il ajouté, c’est un climat délétère, fait d’accusations gratuites et sans fondement – il n’a pas désigné nommément Kais Saied mais il n’en pensait moins – sur une corruption généralisée qui ronge le pays. Ce n’est pas ainsi que la Tunisie va attirer les investisseurs ou retenir ceux qui s’activent. Il a dit qu’il est urgent de mettre fin à cette sinistrose ambiante…

Il a conclu en disant que l’espoir doit vite revenir, que la Tunisie a beaucoup de potentiel, qu’elle est capable de se requinquer mais encore faut-il qu’elle prenne la bonne direction…

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