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Moussi et Korchid travaillent sur l’après-Saied : Ce qu’ils feront de lui, de Bouden…

Moussi et Korchid travaillent sur l’après-Saied : Ce qu’ils feront de lui, de Bouden…

Ce mardi 03 janvier a été une journée faste, politiquement parlant (pour l’économique on repassera). En effet l’infatigable Abir Moussi, la cheffe de file des destouriens libres, était de sortie, à travers une conférence de presse, pour dévoiler son initiative de sauvetage national – et oui, l’UGTT a de la concurrence

Dans la même journée Mabrouk Korchid, président du parti “Al Raya Al Watania” (l’étendard national), était sur une radio privée pour présenter les grandes lignes de son projet dénommé “l’initiative de janvier”. Les deux propositions visent une seule et même chose : Déloger Kais Saied du palais de Carthage et mettre à sa place un autre pouvoir décisionnel.

Voici comment la présidente du Parti destourien libre (PDL) voit les choses : La destitution pure et simple du chef de l’Etat, en vertu de l’article 107 de la Constitution de 2022 que le président a lui-même taillée à sa mesure. Ensuite on le remplace par un Conseil économique et social, animé par des compétences nationales épaulées par une instance législative élue selon les standards internationaux (ça en dit long sur ce que pense Mme Moussi des législatives à la sauce Kais Saied)…

Après cap sur le remaniement ministériel, toujours selon Abir Moussi. Les ministères de l’Intérieur, de la Justice, des Finances, des Affaires sociales, et des Affaires étrangères seront ses priorités. «L’intérieur, la Justice et les Affaires sociales ne sont pas les ministères régaliens sous le contrôle de l’Etat, ce sont le bras armé de Kais Saied, une épée de Damoclès sur la tête du peuple au nom de Kais Saied, son projet et son populisme», a asséné la cheffe de file des destouriens libres…

Quant au destin de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, Mme Moussi la verrait bien à la tête de l’Etat ; elle aura la charge de la nomination des membres de la Cour constitutionnelle et de l’annulation du décret 35 encadrant  la révocation des juges…

Kourchid lui voit les choses un peu différemment. Il parle d’une instance qui regroupe les forces civiles, les corps de métiers et les acteurs politiques de premier plan, sauf la mouvance islamiste, “non pas pour les exclure par principe, mais Al Raya ambitionne de coaliser les partis appartenant à la même famille politique“, a indiqué l’ancien ministre.

Il a ajouté que son projet va au-delà de l’UGTT et de l’Ordre national des avocats et brasse large, en fait tous les corps de métiers qui peuvent légitimement prétendre à jouer les premiers rôles. Premier chantier : Un dialogue national inclusif et un coup d’arrêt à la trajectoire dictée par le président de la République…

Mais d’abord ceux qui adhèrent à cette initiative devront inviter leurs partisans à boycotter le deuxième tour des législatives et militer activement pour contrer le gouvernement Bouden. De ce point de vue le projet de Korchid est différent de celui de Mme Moussi.

Par ailleurs le président d’Al Raya Al Watania a fait savoir que des personnalités nationales telles que Kamel Akrout, Hatem Ben Salem, Abdelkrim Zbidi, Houcine Abassi seront conviées à une réunion publique ce 14 janvier, le même jour où le PDL a appelé ses sympathisants à manifester

Bref, le front politique sera en ébullition ce mois de janvier. Le président de la République, tel qu’on le connait, n’en restera pas là et fourbit très certainement ses armes pour contrer la fronde. Sa prochaine sortie n’aura certainement rien à voir avec le ton “doucereux” (par rapport à la tonalité des autres discours) de l’allocution du Nouvel An.

 

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