Monde

France-Retraites : Après Hollande, Bayrou lâche publiquement Macron

France-Retraites : Après Hollande, Bayrou lâche publiquement Macron

Le président Emmanuel Macron, qui entend encore le fracas des manifestations d’hier mardi 31 janvier, n’avait certainement pas besoin qu’un poids lourd de sa majorité lui savonne la planche. Après l’ex-président François Hollande c’est au tour de François Bayrou, le patron du MoDem, de dire tout le mal qu’il pense de la réforme phare de Macron. Rappelons que Bayrou est également Haut-commissaire au Plan. Donc cette sortie est doublement problématique pour le chef de l’Etat…

Le président du MoDem, qui n’a jamais caché son scepticisme face à ce texte, est formel : “on n’a pas partagé avec les Français les raisons véritables” de ce projet de loi. “Une partie très importante de l’opinion ne se reconnaît pas dans cette réforme” des retraites, portée à bout de bras par le gouvernement mais rejetée par 72% des Français, selon le dernier sondage.

Bayrou met en avant la notion de “justice“, la même qu’avait dégainée Hollande. “L’argent pour financer les retraites, nous ne l’avons pas et c’est là que réside l’injustice majeure“, ajoute-t-il, avant de pointer la “vérité des chiffres“…

Les retraites sont déficitaires de 30 milliards d’euros par an“, dit-il en s’appuyant sur un rapport public. Cet “argent on l’emprunte, c’est-à-dire qu’on fait payer les retraites par les actifs de demain et donc ce sont ceux qui vont rester au travail et les jeunes qui vont arriver qui auront la charge de payer ces dizaines de milliards d’euros par an“, a asséné Bayrou.

Il est d’avis que l’argument “justice” qui était fréquemment brandi par le gouvernement a été balayé, “peut-être à tort“, par les clameurs des opposants autour des “injustices” de la réforme, surtout pour les carrières longues et celles des femmes.

Face à la grogne le gouvernement reste inflexible. La Première ministre Elisabeth Borne a dit clairement que le texte n’est plus négociable ; Macron a jugé que la réforme est plus indispensable que jamais et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, un pur produit de la droite, ne voit rien d’autre que la main de la Nupes pour “bordéliser le pays“. Il s’en est pris, dans Le Parisien, à “un gauchisme paresse et bobo” qui rêve d'”une société sans travail, sans effort“…

Franchement ce genre d’affrontements, c’est la plus mauvaise manière d’engager le débat“, commenté Bayrou sur BFMTV-RMC ce mercredi 1er février. “Il faut éviter les vocabulaires excessifs“, ajoute-t-il. Voilà comment il voit les choses : “Il faut que les années de maternité ne soient pas un handicap“. Il exige dans la foulée des “éclaircissements” sur ce sujet.

Le gouvernement de Borne, qui devra encore essuyer deux autres journées de grèves et manifestations, a du pain sur la planche…

 

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut