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France : Macron et le Conseil constitutionnel jettent les électeurs dans les bras de Marine Le Pen

France : Macron et le Conseil constitutionnel jettent les électeurs dans les bras de Marine Le Pen

Après le rouleau compresseur de l’article 49,3 au Parlement le bulldozer du Conseil constitutionnel. La loi sur la réforme des retraites a été actée par les 9 sages hier vendredi 14 avril. Elle est donc gravée sur le marbre, et d’ailleurs le président Emmanuel Macron s’est dépêché de la promulguer dans la foulée et de la publier illico dans le journal officiel dans la nuit du vendredi à samedi. Le chef de l’Etat tente ainsi de mettre le couvert, de conjurer la bourrasque qui s’annonce, mais on entendra encore longtemps le fracas de cette affaire, très probablement durant tout le second et dernier mandat de Macron. A moins qu’un autre séisme politique stoppe le bruit : Abrogation de la loi, dissolution de l’Assemblée nationale et élections anticipées, etc.

L’opposition de gauche éructe, fulmine et crie au “hold-up démocratique“. Le Conseil constitutionnel a fait son boulot, il devait se prononcer sur la constitutionnalité du texte de la majorité gouvernementale, il l’a fait et l’issue était connue d’avance. D’ailleurs Macron n’a pas attendu le verdict pour commencer à essayer de panser les plaies, il a invité les syndicats à “dialoguer (…) dans un esprit de concorde“…

Le président de la République a argué la nécessité d’avancer, de faire avancer le pays. Mais c’est justement là que ça va coincer. Les syndicats et la grande majorité des Français n’ont plus le coeur à envisager quoi que ce soit avec l’exécutif. Le Conseil constitutionnel a fait passer l’article phare, le plus décrié – le recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans – mais a retoqué 6 dispositions que le gouvernement avaient introduites pour donner au texte une coloration sociale, notamment l’index senior et l’expérimentation du CDI senior.

La plus haute Cour du pays a rendu un très mauvaise service au président de la République en sciant ce qui pouvait encore mettre un peu de baume au coeur des syndicats. D’ailleurs l’intersyndicale a fait savoir qu’elle boycotte l’invitation de Macron pour discuter, le mardi 18 avril. Le président parlera aux Français lundi 17 avril, un discours enregistré qui sera diffusé à 20h. Mais tout ce qu’il dira à part le retrait de la loi n’aura aucun effet sur la colère populaire.

La gauche chauffe déjà ses troupes dans la perspective des manifestations du 1er mai et toutes les autres après, car cette affaire est loin d’être terminée. Pour la cheffe de file de l’extrême droite aussi, Marine Le Pen, elle ne fait que commencer. Sa formation, le Rassemblement national (RN), a très peu bougé dans la rue et a fait le service minimum au Parlement. Il faut dire aussi que personne ne voulait que le RN défile à ses côtés…

N’empêche ce pourrait bien être la revanche de Marine Le Pen. D’ailleurs elle a commencé à exploiter politiquement le naufrage de Macron en donnant rendez-vous aux électeurs pour le scrutin de 2027 et en promettant aux Français d’enterrer cette loi très polémique. Pourtant après 3 présidentielles ratées dont deux finales perdues – face à Macron – la patronne des députés RN faisait part de sa lassitude et songeait sérieusement à raccrocher les gants.

Mais quand vous avez tous les sondages qui vous donnent vainqueur, dans tous les cas de figure et quel que soit le candidat en face, ça donne forcément des ailes. Seul l’ancien Premier ministre Edouard Philippe arriverait à titiller – et encore… – Marine Le Pen à la prochaine présidentielle, selon les enquêtes d’opinions. Mais lui aussi pourrait payer cher son appui au texte qui marquera au fer rouge le deuxième mandat de Macron.

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