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Soudan : Au moins 56 civils fauchés par la lutte intestine pour le pouvoir

Soudan : Au moins 56 civils fauchés par la lutte intestine pour le pouvoir

Des affrontements armés hier samedi 15 avril dans la capitale du Soudan, Khartoum, des explosions ce dimanche au matin. Le cycle infernal de la violence a repris dans le pays. 56 civils ont laissé la vie dans les combats entre l’armée et les paramilitaires pour le pouvoir. Des «dizaines» d’agents des forces de sécurité ont été fauchés par ces luttes intestines, rapporte le Comité central des médecins soudanais, une organisation indépendante et prodémocratie.

La même source fait état de quelque 600 blessés, surtout dans les rangs des forces de sécurité. Et le pire c’est que l’intensité des combats ne permet pas d’atteindre les nombreux blessés pour les évacuer vers les hôpitaux.

L’ONU, Washington, Paris, Rome, Riyad, l’Union africaine, la Ligue arabe, l’Union européenne, l’ancien Premier ministre Abdallah Hamdok et même Moscou ont demandé aux belligérants de cesser les hostilités. Mais rien n’y fait. Hier en fin de journée l’armée soudanaise a recommandé à la population de se cloîtrer chez elle car l’aviation militaire continue de bombarder les camps des paramilitaires.

Les Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdane Daglo, des milliers d’ex-miliciens qui ont combattu au Darfour et ont été enrôlés dans l’armée, disent qu’ils contrôlent le palais présidentiel, l’aéroport et d’autres infrastructures névralgiques. L’armée dément le contrôle de l’aéroport par les insurgés mais admet que les forces paramilitaires ont «incendié des avions civils, dont un de la Saudi Airlines», une information confirmée par la compagnie.

La Ligue arabe se réunira en urgence ce dimanche, à la demande du Caire et de Riyad, deux soutiens de l’armée soudanaise. Ils tenteront de peser de tout leur poids pour ramener à la raison le patron de l’armée, Abdel Fattah al-Burhane et le chef des paramilitaires, Mohamed Hamdane Daglo, dénommé «Hemedti»…

Mais les dernières nouvelles ne sont pas bonnes. Le commandant “Hemedti” a déclaré sur Al-Jazira que les FSR «ne s’arrêteront pas avant d’avoir pris le contrôle de l’ensemble des bases militaires».

Le général Burhane ne s’exprime pas beaucoup. La dernière fois qu’on l’a entendu il a qualifié son adversaire – qui fut son adjoint et collaborateur le plus proche – de “criminel en fuite (…) recherché par la justice”. Il avait annoncé la dissolution des FSR et avait invité tous ses éléments à se constituer prisonniers. On est loin de l’entente cordiale d’octobre 2021 quand “Hemedti” et le général Burhane avaient fomenté un coup d’Etat pour déloger les civils du pouvoir…

Depuis rien ne va plus entre les deux hommes, dans un pays où l’armée contrôle des pans entiers de l’économie et s’est installée dans tous les cercles de décision. “Hemedti” a commencé à multiplier les critiques contre son patron, contre le putsch de 2021 et a dernièrement rejoint la cause des civils, ce qui a paralysé le processus de dialogue entre l’armée et la société civile pour sortir de la crise politique chronique au Soudan.

 

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