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Ukraine : l’UE accélère pour en finir, elle frappe pour la première fois le géant chinois

Ukraine : l’UE accélère pour en finir, elle frappe pour la première fois le géant chinois

La présidente de la Commission européenne (CE) Ursula von der Leyen est annoncée demain mardi 9 mai à Kiev. Elle y exposera certainement au président ukrainien Volodymyr Zelensky la nouvelle batterie de sanctions contre la Russie que peaufine l’Union européenne (UE). Les 27 États membres de l’UE – il ne faudra pas compter sur les amis de Moscou tels que la Hongrie – veulent s’assurer que le verrou qu’ils ont posé sur l’économie et les finances russes tiendra et qu’aucun État, pas même la puissante Chine, n’oser le faire sauter…

Le texte a été soumis vendredi dernier par la CE aux États membres, il est question de frapper directement les entreprises et pays soupçonnés de donner un coup de main au Kremlin pour échapper aux sanctions édictées depuis février 2022.

«L’objectif est d’éviter que des biens interdits d’exportation vers la Russie ne trouvent un chemin pour approvisionner le complexe militaire russe», a déclaré ce lundi 8 mai Éric Mamer, le porte-parole de la CE. Le document sera sur la table ce mercredi lors d’une réunion à Bruxelles entre les émissaires des pays membres de l’UE.

On a appris qu’au total 541 sociétés dont 526 russes sont dans le viseur. On trouve dans le paquet une société iranienne, deux compagnies émiraties, deux firmes qui opèrent en Ouzbékistan, une en Arménie et une en Syrie. Et pour la première fois il y a dans le lot des entreprises chinoises et pas peu…

Le Financial Times, qui a jeté un oeil sur le document, a ébruité les noms des entreprises concernées : 3HC Semiconductors et King-Pai Technology installés en Chine continentale ; Sinno Electronics, Sigma Technology, Asia Pacific Links, Tordan Industry et Alpha Trading Investments domiciliés à Hong Kong.

Le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas tardé à monter au front, son porte-parole Wang Wenbin demande à l’UE de ne pas prendre la «mauvaise voie (…). La Chine s’oppose aux actes qui utilisent la coopération sino-russe comme prétexte pour imposer des sanctions illégales ou une juridiction de longue portée contre la Chine», a-t-il martelé dans une conférence de presse.

Jusqu’ici Pékin se garde de fournir des armes à la Moscou malgré l’insistance se Vladimir Poutine. Mais de toute évidence les liens économiques très solides entre la Chine et la Russie, renforcés dernièrement par la visite de Xi Jinping, oxygènent le trésor de guerre de Poutine. Et c’est justement ce que l’UE veut torpiller. Les USA eux n’ont pas attendu, ils cognent déjà là où ça fait mal : le chinois Tik Tok, les semi-inducteurs, etc.

Les Européens souffrent de la guerre en Ukraine qui n’a que trop duré et savent pertinemment que c’est en affaiblissant Poutine qu’ils l’obligeront à s’asseoir à la table des négociations, pour des discussions sérieuses. Ils ont aussi compris que c’est en frappant les soutiens du Kremlin – la Chine est le premier – qu’ils atteindront rapidement leurs objectifs. Le chef de la diplomatie chinoise, Qin Gang, a débuté une tournée européenne – Allemagne, France et Norvège – ce 8 mai. Pékin, dont les intérêts en Europe pèsent lourd, a bien senti qu’il y a le feu au lac.

 

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