À situation exceptionnelle thérapie exceptionnelle. Pour le coup c’est une thérapie de choc qui nous pend au nez avec l’inflation de 10,5% que nous a annoncée benoîtement le ministre de l’Economie, Samir Saïed, sans nous dire comment il allait nous sortir de ce bourbier. Et encore ce taux est certainement très largement minoré pour ne pas atomiser le peu d’optimisme qui nous reste. Mais si le ministre n’a pas de solution pour le pays le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, lui est contraint d’en trouver, et ce sera un remède de cheval selon toute vraisemblance…
Une hausse de 75 à 100 points du taux du directeur, c’est la tuile qui pourrait tomber sur nos têtes le 30 décembre 2022, à en croire les experts et analystes que nous avons approchés. Quand on vous parlait de thérapie de choc. Mais hélas c’est une des nombreuses obligations de la BCT, c’est ce que le pays et ses partenaires, en premier le FMI, attendent de lui : Des outils pour aider l’économie à tenir le choc de l’inflation…
Cette voie est souvent pratiquée, mais là il y a nécessité d’accélérer la cadence et de monter la dose. Rappelons que le taux directeur de la BCT a été relevé de 25 points de base à 7,25% il y a moins de trois mois. Cette fois ce sera beaucoup plus spectaculaire.
Reste le corollaire de cette affaire : la hausse du TMM (taux du marché monétaire) qui fatalement ferme un peu plus la porte des crédits bancaires, aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers. Alors que les choses allaient beaucoup mieux aux dernières nouvelles, avec un soutien accru des banques à l’économie. Cette dynamique pourrait pâtir de la très probable annonce de l’institution en charge de la politique monétaire du pays.
Les PME allaient déjà très mal et n’avaient certainement pas besoin d’une mauvaise nouvelle de plus pour fermer 2022 et entamer une année qui s’annonce difficile à tous les niveaux. Si la roue du financement bancaire ralentit davantage c’est la consommation et la demande intérieure qui trinquent, donc toute l’économie qui cale. La hausse du taux directeur est la pire chose qui pouvait arriver au pays, mais ce sont les mêmes causes – les mauvais indicateurs macroéconomiques – qui ont reproduit les mêmes effets…
Peut-être que le rapport du Conseil d’administration de la BCT, que tout le pays et ses bailleurs attendent, nous ouvrira d’autres horizons, au moins à moyen ou à long terme.
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