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Afrique : l’Arabie saoudite bouscule la Chine et la Turquie, de gros chèques pour la RDC, le Maroc et l’Egypte

Afrique : l’Arabie saoudite bouscule la Chine et la Turquie, de gros chèques pour la RDC, le Maroc et l’Egypte

L’Arabie saoudite, on le sait et on le voit, se voit comme une grande puissance dans un futur proche, se rêve comme un ténor mondial. C’est valable sur le plan géopolitique mais surtout sur le plan économique et financier. De toute façon Riyad n’a guère le choix il le faudra bien pour préparer au mieux l’après-pétrole. Après des décennies de prospérité grâce à la manne des hydrocarbures il faudra chasser ailleurs. L’Afrique fait pas partie des cibles majeures du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane. La chose se dit depuis un certain temps et une annonce forte est tombée le 10 janvier 2024. Elle n’a pas provoqué beaucoup de bruit et pourtant…

L’Arabie saoudite a paraphé des protocoles d’accord avec quatre pays qui pèsent lourd en Afrique : le Maroc, l’Égypte et la République Démocratique du Congo (RDC). A noter que ces accords ont été signés en marge de la conférence minière Future Minerals Forum qui s’est terminée hier jeudi 11 janvier. Ces protocoles d’accord jettent les bases de «la coopération dans le domaine des richesses minérales».

On a appris que les documents ont été paraphés par la ministre marocaine de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali ; le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minérales Tarek el-Molla et la ministre congolaise des Mines, Antoinette N’samba Kalambayi.

Pour l’Egypte c’est l’aboutissement d’un long travail puisque son ministre des Mines avait pris part à ce sommet en 2022 et avait manifesté son vif intérêt pour les investissements saoudiens. Quant à la RDC elle s’active depuis quelques années, surtout depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019, pour diversifier ses partenariats dans le secteur minier afin de sortir du joug chinois. En effet la Chine a mis la main sur les filons les plus juteux mais les accords sont très défavorables aux Congolais. D’ailleurs le président Tshisekedi était à Pékin en mai 2023 pour obtenir la renégociation des contrats.

Parmi les succès de la RDC on peut citer l’accord avec les Émirats arabes unis sur l’extraction de l’or. Mais pour ce pays richissime – en ressources minières – la marge de progression est phénoménale, surtout si les pétrodollars saoudiens entrent en scène. En effet Kinshasa est idéalement positionné pour capter les investissements du fonds Manara Minerals, une coentreprise entre la société minière d’État saoudienne Ma’aden et le Fonds d’investissement public saoudien, une structure montée justement pour acheter à tour de bras des actifs miniers à l’étranger.

Bon, après Riyad devra jouer des coudes avec la Chine et la Turquie, très bien positionnées sur l’immense marché congolais, une compétition féroce qui fait le bonheur de Tshisekedi. Au Maroc aussi Ben Salmane devra batailler pour trouver de nouvelles niches, avec des Britanniques solidement implantés, les Israéliens, les Européens et dernièrement les Emiratis avec une pléthore de mémorandums qui ratissent très large. Mais l’Arabie saoudite a les moyens de ses ambitions…

Rappelons que Future Minerals Forum est une conférence que Riyad organise annuellement et l’édition de 2024, la troisième, a mobilisé plus de 70 pays. Des accords d’une valeur de 20 milliards de dollars pour l’investissement minier ont été scellés en marge de la rencontre. Quand on vous disait que les Saoudiens ont les moyens de leurs ambitions, même face à celles de la Chine en Afrique.

 

 

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