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RDC : Tshisekedi frappe fort avant l’élection de 2023, l’accord historique avec Israël change tout

RDC : Tshisekedi frappe fort avant l’élection de 2023, l’accord historique avec Israël change tout

La République démocratique du Congo (RDC) est souvent citée parmi les scandales géologiques de cette Afrique riche en ressources naturelles et humaines mais qui n’a pas encore fait le bonheur de ses populations, qui n’a pas encore gagné la bataille du développement. La RDC a tout pour briller, à commencer par une trajectoire politique plus apaisée que lui a conférée sa toute première alternance pacifique depuis l’indépendance – en 1960 -, au terme des élections de 2018. Depuis c’est Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo qui préside aux destinées de ce grand pays (le deuxième le plus grand d’Afrique, le troisième le plus peuplé du continent et le premier pays le plus peuplé d’Afrique francophone). L’actuel président briguera un second mandat aux élections de décembre 2023 avec de sérieuses chances de l’emporter, même si l’opposition sera rude, en la personne de Moïse Katumbi, un homme d’affaires très en vue et ex-gouverneur de la province très prospère du Katanga. Le chef de l’Etat vient de frapper très fort avec un rapprochement spectaculaire avec Israël.

Les germes du renouveau, à tous les niveaux

Félix Tshisekedi et le Premier ministre israélien Benjanmin Netanyahu ont annoncé que la RDC allait délocaliser son ambassade à Jérsusalem. Une manière de reconnaître officiellement la ville trois fois sainte comme la capitale indivisible d’Israël, exactement comme l’ont mentionné les Accords d’Abraham, impulsés en 2020 par l’ex-président américain Donald Trump. D’ailleurs le président congolais avait fait savoir dès le départ qu’il souscrivait à la démarche de Trump. Ce qu’il vient de faire à New York aux côtés de Netanyahou n’est donc pas une surprise…

En échange Tel Aviv va ouvrir une ambassade à Kinsasha. Cette union ne sera pas du goût de tous les partenaires africains de Tshisekedi. En effet Israël court depuis belle lurette derrière un statut de membre observateur au sein de l’Union africaine. Mais l’Afrique du Sud et l’Algérie disent Non, catégoriquement et en février 2022 Tel Aviv a été officiellement recalé. Mais les Israéliens n’ont pas renoncé le moins du monde, ils contournent l’obstacle en nouant des partenariats bilatéraux avec les pays africains qui osent franchir le pas. Et pour beaucoup le jeu en vaut la chandelle.

La RDC a des besoins en tout pour transformer sur place ses matières premières et sécuriser son vaste territoire. Et des technologies avancées Israël en a et ne demande qu’à les disséminer dans un continent qui jusqu’ici lui résiste. Tshisekedi lui a dit un grand Oui ; l’idée tout d’abord est d’installer dans la tête de ses électeurs qu’il est capable d’offrir au pays le développement et la stabilité qu’il mérite. Les deux pays ont évoqué des accords dans les secteurs des infrastructures, de l’agriculture, de la sécurité et de la cybersécurité. Ce sont des annonces qui pèseront lourd au prochain scrutin.

De Tshisekedi père à Tshisekedi fils la même ambition

La RDC se débat dans une insécurité chronique à l’Est, avec les incursions sanglantes du groupe rebelle M23. Les autorités congolaises accusent régulièrement le voisin, le Rwanda, de soutenir les insurgés en les armant, ce que Kigali dément énergiquement. Mais ce qui est certain c’est que le fait de nouer ce pacte avec Israël et derrière lui les USA offrira à Tshisekedi une puissance militaire qu’il n’a jamais eue. Ce partenariat pourrait être décisif pour sécuriser les populations et offrir au pays la stabilité qui rassurera les nombreux investisseurs sur les starting-blocks.

C’est une excellente nouvelle pour l’exploitation optimale des immenses ressources de la RDC et pour sortir le pays d’un marasme économique endémique. Pétrole, gaz, diamants, or, bois, etc., à ajouter aux minéraux indispensables pour la transition énergétique tels que le cobalt et le cuivre (essentiels pour les technologies de demain, notamment les véhicules électriques) : la RDC ne manque de rien, ce qui manque c’est une dynamique nationale pour faire en sorte que ces richesses soient profitables à toute la nation.

Quand Tshisekedi a pris le pouvoir il a mis un terme à une longue période d’errements, depuis l’ère Mobutu Sese Seko jusqu’à Joseph Kabila, en passant par le père de ce dernier, Laurent Désiré Kabila, qui chassa Mobutu par les armes en 1997. Tshisekedi a fait ses classes à l’étranger, notamment chez l’ancienne puissance coloniale, la Belgique. Le papa de l’actuel président, feu Étienne Tshisekedi wa Mulumba, plusieurs fois Premier ministre, a atterri en Belgique, un exil que lui imposa le dictateur Mobutu. De cette trajectoire mouvementée le chef de l’Etat a retenu la nécessité de sortir la RDC des affres de la post-colonisation.

C’est tout ça et bien d’autres choses qu’on avait vus lors de l’échange musclé avec le président français, Emmanuel Macron, lors de sa visite à Kinsasha en mars 2023. C’est aussi ce qu’a rappelé le président du Ghana, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, à la tribune de l’ONU lors de la 78ème Assemblée générale de l’ONU. Cette Afrique-là, décomplexée, maître de son destin et pétrie d’ambitions, c’est ce que tente de bâtir Tshisekedi. Il s’était rendu à Pékin en mai 2023 pour renégocier les contrats très juteux que quelque 17 sociétés chinoises détiennent en RDC. Et c’est dans cette même optique qu’il a pactisé avec Israël. Est-ce que le président congolais réussira ses paris ? Un début de réponse aux élections de décembre.

 

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