Le président français, Emmanuel Macron, est monté au front dernièrement pour tenter de stopper sa série de revers en Afrique, face à la Russie. L’Ukraine, consciente de la puissance de la propagande russe dans les pays africains, avait aussi dégainé un ambitieux projet pour contrer Moscou. Après ce que le président russe, Vladimir Poutine, a proposé ce lundi 20 mars devant des représentants africains, ses rivaux devront en faire beaucoup plus pour briller…
Le maître du Kremlin s’est dit disposé à “coopérer” dans de nombreux secteurs avec le continent africain – un point commun avec la Chine. Poutine a affirmé qu’il accorde la priorité aux liens avec les pays africains. “Je tiens à souligner que notre pays a toujours accordé et continuera d’accorder la priorité à la coopération avec les États africains“, a-t-il dit…
Un son de cloche qu’on entendra de plus en plus vu que les portes de l’Occident se sont fermées pour Moscou, surtout depuis la condamnation de Poutine par la Cour pénale internationale.
“Notre pays est déterminé à poursuivre la construction d’un partenariat stratégique au plein sens du terme avec nos amis africains, et nous sommes prêts à façonner ensemble l’agenda mondial“, a déclaré le président russe. Conscient du fait qu’il touche là une corde sensible il a ajouté que son pays et l’Afrique “défendent les valeurs morales traditionnelles” en “résistant à l’idéologie néocoloniale imposée de l’étranger“.
Tout le monde aura compris de qui il parle et c’est une musique à laquelle les Africains sont de plus en plus sensibles, même si dans les faits le partenariat avec la Russie n’a solutionné aucun des problèmes du continent…
Par ailleurs Poutine s’est engagé à alimenter “les pays les plus nécessiteux d’Afrique” en céréales, même au cas où l’accord sur les exportations ukrainiennes n’était pas prolongé. “Si nous décidons en fin de compte de ne pas prolonger cet accord dans 60 jours, alors nous sommes prêts à livrer depuis la Russie gratuitement tout le volume qui était destiné ces derniers temps aux pays les plus nécessiteux d’Afrique“, a-t-il indiqué.
Rappelons que le président du Sénégal et président de l’Union africaine, Macky Sall, s’était rendu en juin dernier chez Poutine pour plaider la cause du continent. Le maître du Kremlin avait donné des gages dans ce sens. Il est allé plus loin ce lundi….
Moscou parle également d’intensifier la coopération avec les nations africaines dans les domaines de l’énergie et de la médecine. Il est aussi question de doubler le nombre d’étudiants africains dans les universités russes. Bon, il n’est pas certain que Poutine soit en mesure de tenir toutes ses promesses à court terme vu le coût de la guerre en Ukraine, mais pour lui l’essentiel est d’imprimer dans les consciences des Africains.
Les regards sont maintenant tournés vers le sommet Russie-Afrique, la deuxième édition, prévue du 26 au 29 juillet à Saint-Pétersbourg. Poutine a confié ce lundi qu’il prépare “très sérieusement” ce rendez-vous et il a invité du beau monde, en Afrique et ailleurs. Qui s’y rendra ? Pour quels résultats ? Wait and see…
Ce qu’on sait c’est que lors du premier sommet, en 2019, Moscou se réjouissait d’avoir “ouvert une nouvelle page” du partenariat avec l’Afrique, un continent que la Russie avait déserté après la disparition de l’URSS. Des émissaires de 54 pays africains dont 43 chefs d’État avaient assisté à la première édition. La déclaration commune au terme des travaux pointait les “diktats politiques et le chantage monétaire“. La tonalité du texte de 2023 ne devrait pas être différente.
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