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Algérie : Jusqu’à +47% pour les salaires du public mais ça ne suffira pas…

Algérie : Jusqu’à +47% pour les salaires du public mais ça ne suffira pas…

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s’était engagé à hausser les salaires des agents de la fonction publique, c’est chose faite depuis hier dimanche 25 décembre, au terme du Conseil ministériel. Les fonctionnaires toucheront entre 4500 dinars et 8500 dinars de plus par an, selon les catégories. C’est la réponse de Tebboune face à l’inflation, dopée essentiellement par la flambée mondiale des prix depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, le 24 février 2021…

C’est aussi une manière de corriger une anomalie majeure : Des salaires moyens parmi les plus bas dans le monde arabe alors que le pays a des revenus très conséquents grâce au gaz et au pétrole. Ces augmentations prennent en compte 2022, 2023 et 2024 et peuvent atteindre 47%, d’après le communiqué de la présidence de la République.

Le ministre du Travail, Youcef Chorfa, a indiqué au journal télévisé de 20h hier que cette hausse touchera «2,8 millions de fonctionnaires, y compris les contractuels». Toutefois «pour le secteur économique, la hausse dépend de la convention collective entre l’employeur et le partenaire social», a indiqué le ministre, rapporte TSA. Les autorités devront donc mettre la pression sur le secteur privé pour que toute l’économie soit tirée vers le haut, avec une amélioration générale du pouvoir d’achat qui relancera la consommation et la demande intérieure.

Dans le détail, un enseignant de l’éducation nationale verra son salaire progresser de «13.500 dinars durant les deux prochaines années», selon le ministre du Travail. «Durant les deux prochaines années, la hausse des salaires avoisinera les 50%», a-t-il ajouté.

A noter le rôle des syndicats de l’éducation et de la santé dans ce coup de pouce spectaculaire, en effet ils ont forcé la main aux autorités en mettant en avant les conditions de vie indignes des fonctionnaires du fait du coût de la vie. Et ce n’est pas le seul geste du chef de l’Etat, l’allocation chômage passe également de 13 000 dinars à 15 000 dinars nets d’impôts, en «plus de la prise en charge par l’Etat des charges de la couverture sociale des chômeurs pendant la période où ils bénéficient de l’allocation».

Idem pour l’allocation de retraite, qui monte à 15 000 dinars pour les retraites de moins de 10 000 dinars et à 20 000 dinars pour ceux qui reçoivent 15 000 dinars.

Autre chantier du président de la République pour booster l’économie et la diversifier : la simplification des procédures pour créer une entreprise, dans tous les secteurs. «Le délai de création d’une entreprise au niveau de l’administration ne doit pas dépasser un mois» et il faut absolument «harmoniser la grille salariale, sur le pouvoir d’achat d’abord, puis sur le soutien continu aux catégories sociales vulnérables, en tenant compte de la valeur du travail et de l’avancement de la production, comme deux principales références pour augmenter les salaires», indique le ministre du Travail.

Le but de tous ces dispositifs volontaristes est que l’Algérie fasse mouvement «vers l’économie intelligente, dans le but d’absorber le chômage des jeunes»…

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