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Algérie/Mali : L’armée la mieux équipée d’Afrique mène un impressionnant exercice militaire, attention…

Algérie/Mali : L’armée la mieux équipée d’Afrique mène un impressionnant exercice militaire, attention…

Le Mali fait certes partie des plans de l’Algérie en termes d’horizons économiques, avec ces zones franches qu’Alger a commencé à installer avec ses voisins. En attendant il y a les bisbilles diplomatiques à gérer, une tension qui monte crescendo depuis que la junte militaire malienne a eu la mauvaise idée fin janvier dernier de sabrer les Accords d’Alger, paraphés en 2015 pour faire la paix avec les rebelles du Nord. Pour les autorités algériennes gérer le conflit avec Bamako ça veut dire aussi montrer les muscles de l’armée nationale populaire (ANP), pour tenir en respect les autorités maliennes mais aussi tous les groupes djihadistes qui arpentent la région. L’ANP a mené hier mercredi 28 février une impressionnante manoeuvre militaire à la frontière avec le Mali.

Cet «exercice tactique avec munitions réelles» de grande envergure, dénommé «Tempête du Hoggar 2024», a été organisé à Tamanrasset, dans la 6e Région militaire (secteur opérationnel de Bordj Badji Mokhtar). Le Chef d’Etat-major de l’ANP, le général Saïd Chanegriha, était aux commandes. Les troupes algériennes ont mené des attaques avec des munitions réelles…

Par ailleurs l’exercice comportait «une opération de débarquement aérien au moyen d’hélicoptères des Forces spéciales» plus une opération de parachutage «dans la profondeur des défenses (…) d’un ennemi non-conventionnel», donc clairement les terroristes qui pullulent dans la zone. «Ces actions de combat (…) sont le témoin d’un haut professionnalisme et d’un niveau avancé d’instruction et de préparation au combat des diverses unités de l’ANP», indique le ministère de la Défense dans son communiqué.

Bon, l’exercice s’est déroulé à quelques centaines de kilomètres de la frontière avec le Mali (exactement 665 km) mais d’après les observateurs la forte médiatisation de l’opération indique clairement que c’est un message en direction de la junte malienne et des cellules djihadistes qui frappent fréquemment dans la zone, notamment le JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans). L’armée la mieux équipée du continent africain se devait de rugir.

Alger ne fera jamais une croix sur le Mali, il fait comme la CEDEAO : Un pari sur l’avenir en se disant qu’après tout le Colonel Assimi Goïta n’est pas éternel, même si les putschistes louvoient depuis le coup d’Etat de 2000 pour organiser des élections et remettre le pouvoir aux civils. L’Algérie aussi, même si elle n’en dira rien, parie sur la société civile pour pousser les militaires vers la sortie. D’ailleurs une trentaine de partis de l’opposition et d’organisations de la société civiles ont monté la coalition «Synergie d’action pour le Mali» pour forcer les putschistes à déguerpir.

Et quand l’ordre constitutionnel sera restauré, ce qui arrivera fatalement, l’Algérie jouera des coudes pour se placer au premier rang des partenaires commerciaux du Mali, comme elle le fait actuellement pour s’imposer en Mauritanie. Alger voit loin et grand, et elle a bien raison. La force militaire il en faut certes – c’est la base de tout – mais il faut aussi une stratégie politique et économique pour assurer sa place au soleil. Et de ce point de vue le président Abdelmadjid Tebboune est bien parti avec la présidence du MAEP (Mécanisme africain d’évaluation par les pairs).

 

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