Le président américain Joe Biden – un démocrate – n’hésite plus à faire du Ronald Reagan ou du Georges W. Bush – des républicains. A quelques mois des élections américaines (en novembre prochain) ce n’est pas son challenger Donald Trump qui le préoccupe le plus mais l’état du monde, tous ces conflits latents qui pourraient précipiter la planète dans un chaos qu’elle n’a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Après avoir promis de défendre militairement Taïwan contre l’ogre chinois Biden s’est engagé hier jeudi 11 avril à protéger les Philippines contre… la Chine. Encore elle.
Décidément tous les chemins mènent à Pékin. Washington a joué les gros bras dans le premier sommet du genre avec ses poulains que sont les dirigeants japonais et philippin, Fumio Kishida et Ferdinand Marcos, terrifiés par les velléités de la Chine. Biden a affirmé que «toute attaque contre un avion, un navire ou les forces armées philippines en mer de Chine méridionale déclencherait la mise en œuvre du traité de défense mutuelle» paraphé par les USA et Manille.
Le président américain a réitéré que «l’engagement des États-Unis pour la sécurité du Japon et des Philippines est inébranlable». La veille il avait promis la même chose à Israël face aux risques “d’attaque massive imminente” par l’Iran, en représailles à l’assaut sanglant sur le consulat iranien en Syrie, une information ébruitée par le renseignement américain. Le moins qu’on puisse dire est que Biden ne lésine pas sur les promesses pour défendre ses “amis”, quoi qu’ils fassent.
Reste à savoir si les Américains, aussi costauds soient-ils, ont effectivement les moyens de faire face à deux puissants ennemis en même temps, avec leurs capacités de déstabilisation du monde que l’on sait. En tout cas le président américain a garanti à ses invités une zone Asie-Pacifique «libre, ouverte, prospère et sûre», tout le contraire de ce que cherchent les Chinois, selon la doxa qui court à Washington.
Evidemment ces postures guerrières ne soigneront pas les relations avec Pékin. Avant la dernière bravade de Biden les autorités chinoises avaient condamné fermement l’annonce de la vieille sur une intensification du partenariat militaire entre les Etats-Unis et Japon. «Les Etats-Unis et le Japon, au mépris des graves préoccupations de la Chine, ont diffamé et attaqué la Chine sur Taïwan et les questions maritimes», avait asséné une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères devant la presse.
On frôle souvent la catastrophe ces derniers mois entre la Chine et les Philippines, sur fond de disputes territoriales. Depuis fin 2023 les deux pays multiplient les heurts autour des récifs en mer de Chine méridionale. En mars dernier deux chocs frontaux entre des bateaux chinois et philippins se sont produits aux abords de l’atoll Second Thomas, que la Chine appelle Ren’ai. Même dans les appellations il y a des batailles. Tout ça pourrait mal finir, surtout si les Américains s’en mêlent…
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