Economie

Déficit commercial avec la Turquie : l’hémorragie sera -t-elle stoppée ?

Déficit commercial avec la Turquie : l’hémorragie sera -t-elle stoppée ?

L’accord commercial avec la Turquie sera enfin révisé après 19 ans de dégâts pour la Tunisie qui ont pris leur vitesse de croisière après sa révision en 2013 durant l’ère de la tristement célèbre « Troïka » qui a permis l’exonération des importations turques des droits de douane.

Le déficit commercial entre la Tunisie et la Turquie est devenu un point de préoccupation majeur pour l’économie tunisienne. Ce chiffre alarmant est passé de zéro avant 2010 à un énorme montant de 4 milliards de dinars en 2022, représentant près de la moitié du service de la dette extérieure du pays. Face à cette crise économique croissante, une séance de travail ministérielle a eu lieu le 1er décembre 2023 pour discuter des résultats des négociations visant à réviser l’accord de libre-échange entre les deux pays.

La proposition émanant de cette séance de travail est sans équivoque : imposer des droits de douane sur une grande partie des produits en provenance de Turquie et établir des quotas pour les exportations des produits tunisiens vers la Turquie. Ces mesures sont envisagées comme des boucliers contre la poursuite du déficit commercial, tout en protégeant le fragile tissu économique des PME tunisiennes, qui ont souffert des conséquences d’une décennie marquée par l’appauvrissement et divers abus.

L’impact de ces propositions est potentiellement vaste et multidimensionnel. D’un côté, elles offrent une opportunité de rééquilibrer les termes des échanges commerciaux entre les deux pays, ce qui pourrait réduire l’écart de la balance commerciale. D’un autre côté, elles soulèvent des questions sur les conséquences à court et à long terme de telles mesures.

La mise en place de droits de douane sur les produits turcs pourrait initialement décourager les importations massives qui ont contribué au creusement du déficit commercial. Cette action pourrait inciter à la valorisation des productions locales et favoriser les industries tunisiennes qui ont été étouffées par une concurrence déloyale.

Quant à l’établissement de quotas pour les exportations tunisiennes vers la Turquie, cela pourrait constituer une opportunité pour les industries locales de pénétrer un marché étranger plus restreint mais potentiellement lucratif.

Ces mesures, bien que nécessaires pour enrayer l’hémorragie du déficit commercial avec la Turquie, soulèvent des défis et des incertitudes quant à leur mise en œuvre.

Le défi est grand, mais l’opportunité de protéger l’économie tunisienne du dumping pratiqué par la Turquie est  possible en adoptant les mesures de protectionnisme avec des réformes économiques plus larges et durables.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut