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Enquête: Il fait plus de 1,1 million de dinar de bénéfice en une journée au trafic des chardonnerets

Enquête: Il fait plus de 1,1 million de dinar de bénéfice en une journée au trafic des chardonnerets

La contrebande de chardonnerets est un phénomène courant en Afrique du Nord. Cette espèce est menacée d’extinction en raison de la contrebande massive. Selon le rapport annuel de la Commission tunisienne des analyses financières (CTAV), les autorités d’un pays de la région auraient récupéré en 2020, près de 2 900 animaux protégés dont 2 773 chardonnerets. Une tentative de contrebande portant sur 420 chardonnerets dont l’origine n’a pas été précisée, a été aussi déjouée au début de l’année 2021. 

La CTAV a annoncé dans son dernier rapport annuel qu’elle a reçu une déclaration de soupçon concernant un Tunisien, ouvrier journalier dont le compte bancaire a enregistré plusieurs versements en espèces, émanant de différentes personnes, sans justification économique apparente. 

Il semblerait, par ailleurs, que cette personne soit impliquée dans le trafic des chardonnerets. La même personne et ses partenaires ont une passion pour cette espèce d’oiseaux. Il semblerait qu’il ait formé avec un groupe de personnes un réseau criminel impliqué dans la contrebande de chardonnerets d’un pays voisin pour les vendre en Tunisie.

Ce cas s’inscrit dans le cadre du commerce illégal d’espèces sauvages qui constitue un crime transnational majeur, générant à ses auteurs des revenus conséquents. 

L’analyse des opérations enregistrées sur le compte de la personne concernée montre que son compte a été alimenté par des versements en espèces durant la période allant de 2018 à 2022, initiés par 49 personnes à partir de plusieurs agences bancaires situées dans diverses régions du pays, totalisant la somme de 1 120 000 dinars. Ces fonds ont été, par la suite, retirés en espèces par cette personne, le même jour ou le jour suivant l’opération de versement.

Selon le rapport de la CTAV, des informations collectées dans le cadre de la coopération nationale confirment que ce trafiquant de même que les principaux déposants en espèce sur son compte effectuent des mouvements transfrontaliers assez fréquents entre la Tunisie et un pays voisin. 

La même personne objet d’investigation s’est, en effet, rendu audit pays à 28 reprises en deux ans, avec une durée de séjour ne dépassant pas une journée à chaque fois et à des dates très rapprochées. 

Quant à ses principaux partenaires, leurs déplacements (une à 8 fois) vers le même pays ont eu lieu à travers le même poste frontalier pour des séjours n’excédant pas une journée. Le croisement des dates de voyages de la personne concernée et celles des versements en espèces enregistrés sur son compte ont permis de constater que ces versements ont lieu immédiatement après son retour de voyage.

Il semblerait aussi que ces fonds soient le produit de transactions commerciales qui ont eu lieu entre ces personnes et lui-même. Une fois les fonds versés, il les retire afin d’acquérir des marchandises prohibées auprès de fournisseurs se trouvant dans le pays voisin, et ce avec l’intention de les revendre plus tard en Tunisie.

Ce dossier a été transmis au Procureur de la République conformément à la loi organique n°2015-26 du 7 août 2015, relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent, telle que complétée et modifiée par la loi organique n°2019-9 du 23 janvier 2019. 

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