Exactement comme le 4 mai en Charente-Maritime les autorités ont fait place nette pour que le président Emmanuel Macron puisse commémorer à son aise le 8 mai 1945, date à laquelle les Alliés ont officiellement vaincu l’Allemagne nazie et mis fin à la Seconde Guerre mondiale. On a rarement vu les Champs-Elysées aussi dépeuplés. Mais c’était le seul moyen d’éviter les manifestations bruyantes et les fameux concerts de casseroles qui saluent désormais les déplacements de Macron…
Tout rassemblement a été interdit aux abords de l’avenue la plus célèbre de France et peut-être du monde, et les forces de l’ordre y veillent. Il en sera ainsi également à Lyon où Macron se rendra ce lundi 8 mai pour un hommage au héros de la résistance Jean Moulin et à ses compagnons.
Flanqué de la grande escorte de la Garde républicaine, à cheval et motorisée, le président de la République a remonté les Champs-Elysées, dans son véhicule, les vitres fermées. Seules quelques dizaines de personnes ont assisté à cette célébration, de très loin du fait du cordon sécuritaire. La contestation de la réforme des retraites, toujours aussi forte, est passée par là.
Le déplacement à Lyon ne sera pas de tout repos non plus. Des appels à saboter la visite de Macron ont été lancés, l’idée est de perturber la cérémonie au Mémorial de la prison de Montluc, où Moulin et d’autres grands noms de la Résistance furent emprisonnés.
La préfecture du Rhône a interdit tout attroupement dans cet espace. La CGT avait introduit un recours en référé contre cette décision, elle a été déboutée par la justice…
L’exécutif fait ce qu’il peut, à travers les “100 jours d’apaisement” décrétés par le chef de l’Etat, pour faire oublier le traumatisme du passage en force qui a imposé la réforme des retraites. Mais rien n’y fait, le gouvernement est harcelé par les syndicats et l’opposition de gauche, et chaque déplacement ministériel ou présidentiel est devenu un chemin de croix.
Les tourments de Macron viennent surtout de la CGT, la deuxième force syndicale du pays et de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui agite les 131 élus de la Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale). “C’est Emmanuel Macron qui est visé, pas Jean Moulin“, a argué l’eurodéputée insoumise Manon Aubry sur France info. “A chaque fois qu’il sortira dans la rue, il y aura une contestation sociale massive“, a-t-il ajouté.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, est d’avis que les rassemblements anti-Macron sont “inacceptables“. “Il y a un temps pour tout. (Le 8 mai, NDLR), c’est le temps de la mémoire, du recueillement et du rassemblement dans notre pays“, a-t-il déclaré hier dimanche 7 mai…
Ce qu’a dit Larcher est peut-être frappé au coin du bon sens mais la colère et la frustration populaires sont tellement vives que la rationalité n’a pas de place dans la conjoncture actuelle. Et ce n’est pas près de changer. 5 syndicats dont la CFDT et la CGT ont accepté d’aller discuter avec la Première ministre Elisabeth Borne. On verra ce qu’il en sortira.
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