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France : Ministre de la Justice ou pas les juges demandent un an de prison avec sursis pour Dupond-Moretti

France : Ministre de la Justice ou pas les juges demandent un an de prison avec sursis pour Dupond-Moretti

On vous disait que ce serait la fin des haricots pour le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés – «prises illégales d’intérêts» dans sa fonction de ministre. Le moins qu’on puisse dire est que ça sent drôlement le roussi pour ce poids lourd du gouvernement d’Elisabeth Borne à qui d’ailleurs elle a renouvelé dernièrement sa confiance. Les deux procureurs ont achevé leur réquisitoire sur une note dramatique : ce mercredi 15 novembre ils ont requis une peine d’un an de prison avec sursis contre le ministre…

C’est la deuxième mauvaise nouvelle en 24 heures pour la majorité présidentielle, après le sévère réquisitoire de la Justice contre François Bayrou, Haut-commissaire au plan, pour complicité de détournements de fonds publics. A noter que Dupond-Moretti est le tout premier ministre de la Justice à passer devant la Cour de Justice de la République (CJR) dans l’exercice de ses fonctions, pour une affaire de conflit d’intérêts.

Pour rappel il est accusé d’avoir profité de son statut de chef de la Justice pour se venger des juges qui l’avaient contrecarré quand il était avocat, parmi les plus redoutables du pays. Finalement le ministre était venu à l’audience hier mardi, après avoir soumis une demande dans la matinée pour assister au Conseil des ministres. «On a fait en sorte que je puisse être présent», avait-il dit à la cour.

L’ex-star du barreau a fait sensation durant ces 10 jours de procès : «une demande, pas une commande», glissait-il hier à propos d’une instruction de son cabinet ; ou quand il impressionne les témoins en manifestant ostensiblement son mécontentement. «Pardon, je suis un peu bouillonnant», a-t-il dit à la cour pour faire amende honorable…

On peut aussi parler de ses remarques acerbes et gestes évocateurs en direction de l’accusation : «questions orientées», «la messe est dite», «tout est à charge», ses regards noirs, le calepin balancé sur sa table pour montrer qu’il est furieux. Même le procureur général de la Cour de cassation, Rémy Heitz, n’a pas échappé à sa colère.

Bref, l’avocat vedette qu’il était n’était jamais loin du ministre qu’il est devenu. Il faut croire que toute cette théâtralisation, qui faisait mouche à l’époque, n’a pas opéré cette fois, c’est même plutôt le contraire. Ses juges le tiennent et voudront faire un exemple pour montrer que la Justice est au-dessus de tout, même de son ministre…

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