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France : Après le ministre de la Justice la “Macronie” pourrait perdre un autre poids lourd, épinglé pour détournements de fonds

France : Après le ministre de la Justice la “Macronie” pourrait perdre un autre poids lourd, épinglé pour détournements de fonds

Incontestablement c’est un des rocs de la majorité présidentielle, un de ceux qui ont la confiance du chef de l’Etat Emmanuel Macron, un de ceux qui assènent des vérités mais sur qui il peut compter quand ça tangue, comme lors de la tempête autour de la réforme des retraites : François Bayrou, président du Modem et Haut-commissaire au plan. Celui qui a été trois fois candidat à la l’élection présidentielle est rattrapé par une affaire de complicité de détournement de fonds publics. Le parquet de Paris a requis hier mardi 14 novembre 30 mois de prison avec sursis, 70 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité. Autant dire une mort politique pour Bayrou si le verdict suit les réquisitions…

Ce qui vaut à ce brillant homme politique ces déboires ce sont des présomptions de pratiques frauduleuses autour de la rémunération des assistants d’eurodéputés de l’UDF et du Modem. Mais il n’est pas le seul, 10 autres dirigeants et élus centristes sont concernés. Pour eux l’accusation demande des peines allant de 8 à 20 mois de prison avec sursis et 10 000 à 30 000 euros d’amende, assorties de peines d’inéligibilité également avec sursis.

C’est une très mauvaise nouvelle pour la “Macronie”, après le procès du ministre de la Justice à la Cour de Justice de la République pour des conflits d’intérêts. Par ailleurs des amendes de 300 000 euros dont 100 000 ferme et 500 000 dont 200 000 ferme ont été requises respectivement pour l’UDF et le Modem. Donc il n’y a pas que le leader de l’extrême droite Marine Le Pen qui aurait magouillé avec les fonds européens, le très respectable Bayrou aussi…

A noter que le Parquet a mis le paquet avec un réquisitoire de près de sept heures durant lequel les deux procureures ont déclaré que François Bayrou avait été le “décideur principal” d’un “système” de détournements de fonds européens au bénéfice des organes centristes entre 2005 et 2017. “Il est rompu à la vie politique et à ses mécanismes et alors qu’il porte haut les valeurs de probité et d’exemplarité (…) il sait parfaitement à quel point les détournements qu’il orchestre portent atteinte aux valeurs qu’il promeut“, a clamé la procureure.

Ce “mode opératoire illicite” avait pour unique but, d’après l’accusation, de détourner un tiers des budgets alloués aux députés européens pour financer des contrats d’assistants parlementaires qui en fait étaient au service des partis. Les charges “imposent une réponse pénale claire” car “de tels détournements ont à la fois symboliquement et très concrètement une incidence forte sur la transparence de la vie publique et l’équilibre du financement des partis“, a dit la magistrate.

Toutefois les procureures ont pointé un “enrichissement partisan” et non un “enrichissement personnel“, elles sont souligné que les juges d’instruction avaient établi au final 11 emplois problématiques pour un préjudice global de près de 300 000 euros.

Enfin sachez qu’une peine de 20 mois de prison avec sursis, 20 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité avec sursis ont été demandés contre l’ancien garde des Sceaux Michel Mercier pour ses pratiques quand il était le trésorier du parti, entre 2005 et 2010. La défense commence sa plaidoirie à partir de ce mercredi. Le procès finit ce 21 novembre.

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