Les Tunisiens sont de bons consommateurs de cacao, ils en consommeraient annuellement 3 kg par habitant, sous toutes ses formes.
2024 ne plaira pas aux amateurs de chocolat
En effet, à partir de l’année prochaine, les Tunisiens devront payer plus cher pour leurs tablettes de chocolat, en raison d’une hausse alarmante des coûts de production liés au cacao et au sucre. Cette flambée des prix, induite par les conséquences du dérèglement climatique mondial, s’annonce comme une tendance durable.
Associer l’augmentation du prix du chocolat aux précipitations abondantes en Côte d’Ivoire peut paraitre tiré par les cheveux mais c’est effectivement une des causes principales de la potentielle flambée des prix.
Il ne faut cependant pas ignorer que pour produire du chocolat, 2 ingrédients sont nécessaires : Le cacao et le sucre. Or les cours mondiaux de ces deux matières premières connaissent actuellement une ascension significative et pour cause la diminution marquée de la production annuelle.
Un marché du cacao dominé par la Côte d’Ivoire et le Ghana
La Côte d’Ivoire et le Ghana représentent à eux seuls plus de 60 % de la production mondiale de cacao.
Les pluies et les vents ont impacté négativement la production de cacao en Afrique de l’Ouest.
Des conditions climatiques adverses, caractérisées par des pluies inhabituelles abondantes, ont entraîné une récolte en baisse, affectant dès le début de la floraison des plantations et compromettant le séchage adéquat des fèves.
La diminution marquée de la production annuelle est à l’origine de la flambée des prix. Selon, l’ICCO (International Cocoa Organization), le 27 Décembre, la fève de cacao a atteint les 4.234 dollars la tonne sur le marché à terme à New York, un niveau qui n’avait pas été observé depuis 1977.
| Date | London futures (£ sterling/Tonne) | N.Y futures (US$/Tonne) | ICCO daily price (US$/Tonne) | ICCO daily price (Euro/Tonne) |
| 27/12/2023 | 3 409,33 | 4 234,67 | 4 299,56 | 3 868,96 |
| 26/12/2023 | 3 417,33 | 4 241,00 | 4 293,07 | 3 890,81 |
Flambée du prix du sucre
Parallèlement, le sucre a vu son prix augmenter de manière significative. L’indice FAO des prix des produits alimentaires affiche une hausse de 50,6 points (soit 46,6 %) par rapport à l’année précédente. La diminution de la production dans des pays producteurs tels que l’Inde, le Mexique et la Thaïlande, en raison de conditions climatiques défavorables est à l’origine de la flambée des prix.
La croissance de la canne à sucre a été entravée par des températures élevées et la sécheresse causées par l’impact météorologique El Niño sur la côte de l’océan Indien. La production de sucre en a souffert et les prévisions climatiques à long terme laissent présager la persistance de ces perturbations météorologiques, ce qui entraînera un maintien de la pression sur les coûts.
Un chocolat plus cher et une shrinkflation en marche
Il est donc probable que le prix du chocolat et des produits chocolatés augmente mécaniquement en réponse à ces défis, à moins que les producteurs n’optent pour la “Shrinkflation” comme solution. Cette alternative consisterait à maintenir les prix inchangés tout en réduisant la quantité de produit dans chaque emballage pour compenser la perte de marge.
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