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Ils battent à plate couture le Mouvement du 25 juillet et le PDL réunis…

Ils battent à plate couture le Mouvement du 25 juillet et le PDL réunis…

Le 20 mars 2022 on avait titré «Ils ont tué les fêtes de la République». Les mêmes causes reproduisent les mêmes effets cette année. Et manifestement c’est parti pour durer. Même le ciel en rajoute à cette morosité ambiante. On a vraiment du mal à réaliser que la République fête quelque chose ce lundi 20 mars 2023…

La torpeur persiste et s’épaissit à mesure qu’on s’éloigne du 14 janvier 2011, comme si toutes les promesses politiques avaient vécu, déjà, un désenchantement que même le virage du 25 juillet 2021 n’arrive pas à estomper. A part quelques drapeaux qui ne payent pas de mine – les mairies auraient quand même pu faire un effort pour requinquer tout ça – rien ou presque n’indique que la Tunisie fête son indépendance. On a connu mieux en termes d’ambiance…

Tout cela a commencé avec le sombre règne des islamistes et depuis la pente s’accélère inexorablement. Les pouvoirs publics se méfient de ces commémorations qui font le lit de manifestations de toutes sortes, mais à force de faire du service minimum sur le décorum et les festivités les célébrations ont perdu leur lustre d’antan. On en est là quand tout est politique, tout est politisé, même ce qui est censé être le liant et le lien national, au-dessus de toute autre considération.

Ils ne sont pas nombreux à battre le pavé ce lundi 20 mars. Le Mouvement du 25 juillet – les soutiens du chef de l’Etat, Kais Saied – a tenté de  mettre un peu d’ambiance, mais lui comme le Parti destourien libre (PDL) ne volent pas haut. La faute à pas de chance, ou plutôt à cette conjoncture qui fait qu’il y a de moins en moins de militants mais des citoyens exigeants et qui jugent sur pièce…

Les Tunisiens regardent cette agitation politique avec un oeil torve et l’autre rivé sur la taille et le contenu du couffin, à quelques encablures du Ramadan. Certes il y a moins de tensions sur le marché, quasiment tous les produits sont disponibles mais à quels prix ? Les autorités nous avaient promis le kilo de banane à 5 dinars ; les commerçants, après avoir fait de la résistance, ont consenti à le baiser à 6,5 dinars. C’est bien mieux que 8 ou 9 dinars mais on n’est pas à 5 dinars comme promis…

Quant aux pommes, on les a annoncées à 4,5 dinars le kilo. Là l’effort est plus palpable, ces tarifs existent sur les marchés même si ce n’est pas la pomme de qualité supérieure.

Et puis il y a les autres chantiers, tous les autres, sur lesquels les Tunisiens attendent de pied ferme le président de la République – ne dit-on pas qu’une promesse est une dette – pour des lendemains meilleurs. Nous citerons le plus emblématique d’entre eux : la récupération des avoirs spoliés. La Commission nationale de réconciliation pénale a installé ses quartiers. Mais voilà : aux dernières nouvelles on est retombé à quelques centaines de millions de dinars – et encore, il faudra voir -, très loin des 13 milliards brandis.

C’est cela le citoyen des temps modernes, ce n’est pas quelqu’un manifeste à tour de bras, qui s’enflamme au quart de tour et donne son vote sans un cahier de charges. Il est beaucoup plus fort que le Mouvement du 25 juillet et le PDL réunis. Et la Tunisie n’est pas la seule logée à cette enseigne, toutes les démocraties du monde voient éclore cette nouvelle génération d’électeurs intransigeants. Il faut voir les développements actuellement en France, aux USA, etc.

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