Une dangereuse escalade, délibérément provoquée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu : Alors que le Hezbollah peine à digérer la frappe dans son fief qui a tué le numéro 2 du Hamas, Tsahal monte de plusieurs crans en liquidant ce lundi 8 janvier un haut responsable du mouvement chiite libanais pro-iranien. L’homme a perdu la vie dans une attaque qui a ciblé sa voiture, au sud du Liban.
Ce chef militaire qui “jouait un rôle de premier plan dans la direction des opérations militaires dans le sud” a été touché mortellement “par une frappe israélienne” à une dizaine de kilomètres de la frontière avec Israël, a indiqué un responsable libanais, sous le sceau de l’anonymat. Il a été tué par “dans une frappe israélienne qui a visé sa voiture dans le village de Kherbet Selm“, a-t-il indiqué.
Rappelons que le 2 janvier une attaque du même type avait tué le dirigeant du Hamas Saleh al-Arouri et six autres hauts responsables et cadres du mouvement. Israël n’a pas formellement revendiqué le tir mais les USA l’ont fait. Ce qui n’empêche pas Washington d’ébruiter ses craintes quant à un embrasement régional. D’ailleurs c’est pour apaiser les tensions et éviter une déflagration générale que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken fait en ce moment même la tournée des pays du Moyen et Proche-Orient.
La Maison Blanche s’active pour circonscrire le conflit mais ne fait rien pour maîtriser la furie meurtrière de Netanyahu. Est-ce que le président américain Joe Biden veut réellement dicter sa loi à l’Etat hébreu ? Si oui est-ce qu’il en a les moyens ? Le doute est permis. Il semble que pour le gouvernement israélien cette escalade soit aussi une manière d’entraîner contre leur gré les soutiens du Hamas – le Hezbollah libanais et l’Iran – dans une guerre qui impliquerait automatiquement les Américains. Un conflit général dans la durée permettrait à Netanyahu d’y noyer ses ratés sécuritaires et ses déboires politico-judiciaires.
Le funeste puzzle de Netanyahu prend forme, progressivement. Le 3 janvier le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait tenu un discours très musclé en direction d’Israël suite à la frappe dans son bastion au sud de Beyrouth. Samedi dernier le mouvement armé avait répliqué avec des dizaines de roquettes balancés sur une base militaire dans le nord d’Israël. Mais jusqu’ici l’allié de l’Iran retient ses coups, car comme l’a dit Biden un embrasement général ne fait les affaires de personne…
“Il est impératif d’éviter une escalade régionale au Moyen-Orient, il est absolument nécessaire d’éviter que le Liban ne soit entraîné dans un conflit régional“, avait martelé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, au terme d’une rencontre avec un responsable du Hezbollah. Mais comment éviter que les choses dégénèrent ? La situation très inconfortable de Netanyahu depuis l’attaque du 7 octobre dernier, son agenda politique interne et la folie meurtrière de ses ministres pourraient précipiter la région et le monde dans un chaos indescriptible.
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