Economie

L’Afrique se rebelle, l’Occident n’aimera pas : Des prêts en monnaies locales, fini l’enfer du change

L’Afrique se rebelle, l’Occident n’aimera pas : Des prêts en monnaies locales, fini l’enfer du change

Assurer le développement de l’Afrique avec ses propres ressources, ses propres marchés, ses propres instruments financiers, loin des emprunts internationaux en devises étrangères (dollar, euro, etc.) dont les taux d’intérêt flambentL’idée est agitée depuis juillet 2022 mais le moins qu’on puisse dire est que la promesse n’est pas tenue. Certes il y a bien des succès régionaux, en Afrique de l’Ouest et à l’Est notamment, mais de toute évidence la dynamique n’est pas assez puissante pour entraîner tout le continent sur le chemin de la vraie indépendance. L’initiative de l’Africa Finance Corporation (AFC) pourrait changer toute la donne, radicalement…

Il s’agit de financer des projets d’infrastructures tout en évitant aux pays emprunteurs la volatilité des taux d’intérêt et les risques de change. Pour cela il n’y a qu’une solution : émettre les obligations en monnaies africaines. La première économie du continent, l’Afrique du Sud, «est déjà sur la table, nous sommes en discussion. Nous avons été aussi approchés par deux autres pays pour l’émission d’obligations libellés en monnaies locales», a confié le PDG d’AFC, Samaila Zubairu, cité par Bloomberg hier mardi 21 mai.

Pour les pays africains, dont les monnaies ont tendance à s’éroder face aux devises étrangères fortes, c’est la voie royale vers des économies substantielles qui pourront être réinjectés dans les efforts de développement et le combat contre la pauvreté. «C’est l’un des moyens dont nous disposons pour réduire les risques liés aux investissements dans les infrastructures. Les revenus sont en monnaies locales, le financement devrait être en monnaies locales. Nous avons un programme dans ce cadre, et nous cherchons comment le réaliser», a argué M. Zubairu…

A noter que l’AFC jusque-là n’a lancé que des obligations libellées en dollar américain et en franc suisse. Cette page sera bientôt tournée, pour le plus grand bonheur des PIB africains, surtout si d’autres grandes institutions financières suivent les pas de l’AFC.

La structure a vu le jour en 2007, avec un capital de départ de 1,1 milliard de dollars pour capter les investissements dans le secteur des infrastructures en Afrique. L’AFC affiche 13 milliards de dollars d’investissements sur le continent. Ses plus gros actionnaires sont la Société africaine de réassurance, la Banque africaine de développement (BAD) et les groupes bancaires panafricains Ecobank et United Bank for Africa (UBA).

 

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