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Le Maroc s’endette plus pour la croissance, l’investissement public, les subventions

Le Maroc s’endette plus pour la croissance, l’investissement public, les subventions

Lors de sa rencontre à Washington avec le patron de la Banque mondiale, le mois dernier, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, avait fait part de son optimise sur la reprise économique, la croissance, etc. Ses prévisions viennent d’être confirmées par le Haut Commissariat au Plan (HCP) et aussi par la Banque mondiale…

D’après les projections économiques pour 2023 livrées par le HCP, le taux d’inflation devrait fortement chuter cette année, à 1,9% contre 5% en 2022. Le rapport explique cette bonne nouvelle par le tassement des cours des matières premières sur les marchés internationaux en raison du repli de la demande mondiale, elle-même lestée par la montée des taux directeurs et le regain du Coronavirus en Chine…

Les autorités – et surtout les citoyens – seront donc heureux d’apprendre que le taux d’inflation sera nettement en-dessous des prédictions de la Banque centrale – Bank Al-Maghrib – qui s’attendait plutôt à 3,9%. Mais cela ne veut pas dire que tous les nuages se dissiperont, l’économie marocaine, comme toutes les autres à l’échelle du globe, continuera de payer le prix de la guerre en Ukraine, des cours mondiaux qui resteront élevés mais également du spectre de la récession qui plane sur les premiers partenaires commerciaux.

Cependant la manne céleste – les dernières pluies – change complètement la donne sur la croissance, le HCP table maintenant sur 3,3% en 2023 – la Banque mondiale prédit même 3,5% – contre à peine 1,3% l’an dernier. Dans le détail le secteur primaire pourrait faire un bon en avant spectaculaire, +9% et +2,7% pour les activités non agricoles.

Du côté de la campagne agricole, le document prévoit 75 millions de quintaux ; quant au cours du pétrole on le situe aux environs de 90 dollars le baril. L’économie du pays pourrait également tirer un gros bénéfice des nouvelles dispositions de la Loi de finances, surtout la politique fiscale, l’investissement public et l’appui des prix à la consommation – le maintien de la politique de subvention.

«Des incertitudes pèseraient toutefois sur cette croissance, liées notamment au développement de la guerre en Ukraine, à l’évolution des taux d’intérêt et aux risques épidémique et climatique», a indiqué Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au plan. Le Maroc tirera son épingle du jeu grâce à la demande intérieure, qui devra porter la production nationale en augmentant de 3,2% en 2023, ce qui fera gonfler sa part dans le PIB, +3,5 points par rapport à 2022.

Les pouvoirs publics devront persister dans le soutien de l’économie nationale, en musclant le budget affecté à l’investissement public, jusqu’à 300 milliards de dirhams. L’investissement brut devrait ainsi évoluer de 2,6% cette année, contre 0,6% en 2022. Evidemment les finances publiques vont en pâtir, vu le niveau de la compensation et des dépenses de fonctionnement. Fatalement le taux d’endettement global devrait se hisser à 83,2% en 2023 contre 82,5% l’an dernier, idem pour le déficit budgétaire, 5,2% du PIB (3,9% en 2022).

 

 

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