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Le premier soutien de Saied en a marre d’avaler des couleuvres

Le premier soutien de Saied en a marre d’avaler des couleuvres

Il faut croire que le premier soutien du chef de l’Etat, le mouvement Echaâb, en a marre de crier dans le désert, alors que le principal concerné, Kais Saied, regarde ça de haut et refuse catégoriquement de prendre langue avec les partis politiques, même ceux qui prétendent le défendre. Le secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouhair Maghzaoui, est d’avis que les trois décrets paraphés hier dimanche 20 mars par le président de la République n’auront pas un impact significatif sur la conjoncture actuelle, en dépit du qualificatif “historiques” utilisé par Saied.

Maghzaoui a ajouté ce lundi 21 mars sur une radio privée que ce qui les oppose au chef de l’Etat c’est principalement la définition des priorités du pays. «Je pense que l’écrasante majorité des citoyens avaient appuyé les décisions du 25 juillet 2021, mais c’est la tournure des événements et les priorités que le président a définies qui font l’objet de désaccords». Il a confié que le parti a alerté Kais Saied sur le fait que «quel que soit son génie, il ne pourrait pas résoudre tout seul la crise»…

Il est vrai que Echaâb nous a habitué au chaud et au froid avec l’occupant du palais de Carthage. La dernière fois qu’on l’a entendu il indiquait carrément à Saied les cibles à abattre, après la frappe sur le Conseil supérieur de la magistrature. Avant ça il y a eu moult contorsions, revirements, reniements… Bref, il est très difficile de lire dans le jeu de Maghzaoui et compagnie.

Au sujet de la Consultation nationale, la cause est entendue pour le secrétaire général de Echaâb : C’est un “échec  vu le faible taux de participation (…). Nous espérons qu’un dialogue sera proposé et que le chef de l’Etat sera conscient du fait que la société est composée de citoyens, de formations politiques, de forces civiles et politiques et que nous ne pourrons progresser que si toutes ces parties se concertent», a-t-il déclaré.

Il s’en est en pris au caractère unilatéral des orientations présidentielles, rappelant que Kais Saied a conçu tout seul la consultation, les questions qui ont été posées et a écarté la commission censée étudier les conclusions de cette opération pou les formaliser dans un texte qui sera ensuite soumis à un référendum…

«Le président aurait pu se concerter avec les forces politiques, ces dernières auraient pu l’aider en appelant à prendre part à cette consultation pour qu’elle soit une rampe de lancement vers un dialogue national», a ajouté Maghzaoui.

Nul doute que le chef de l’Etat, qui a déjà acté la réussite de sa trouvaille, ne verra pas les choses de la même façon. Et même au cas où il reconnait au fond de lui-même qu’il aurait pu et dû s’y prendre autrement, ce qui est certain c’est que Kais Saied ne se dédira jamais publiquement.

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