En somme le rôle de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a toujours été important dans le maintien de la valeur du dinar. La politique monétaire de la BCT était caractérisée par un régime de change encadré dont l’objectif intermédiaire est un ajustement du taux de change du dinar par rapport à un panier de devises dominé par l’euro, et dont l’objectif ultime est à la fois de défendre la valeur de la monnaie et de préserver la compétitivité de l’économie tunisienne.
Selon une nouvelle note de recherche publiée hier lundi 19 juin 2023 par l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE), historiquement, la politique de change en Tunisie, définie par la BCT, avait pour objectif de stabiliser la valeur du dinar afin de défendre les intérêts économiques du pays. Pour cela elle a opté pour un régime de change encadré dont l’objectif principal était d’ajuster la valeur du dinar par rapport à un panier de devises.
Evolution du cadre opérationnel
Dans ce contexte, depuis 1979, la valeur de la monnaie tunisienne était déterminée selon le principe de l’ancrage de devises. Ceci implique que l’institut d’émission calcule le taux de change de référence sur la base d’une fixité par rapport à un panier de devises.
En 1986, la Tunisie a adopté le plan d′ajustement structurel (PAS) dirigé par le FMI et qui s’est accompagné d’une dévaluation nominale du dinar par rapport aux devises étrangères d’environ 7%, indique la note ajoutant, sous cet angle, qu’après la dévaluation de la monnaie en 1986, les autorités monétaires tunisiennes cherchaient à maintenir un taux de change effectif réel constant afin de préserver la compétitivité économique avec les pays partenaires.
En effet, il s’agit de déprécier le dinar de manière à compenser la différence entre l’inflation intérieure et l’inflation à l’étranger. La BCT a laissé le dinar se déprécier jusqu’à 1988 pour décider d’adopter le régime de la parité glissante.
Importance de la stabilité du taux de change
Quelques années plus tard, précisément en 1992, l’OTE souligne que le gouvernement tunisien a déclaré la convertibilité courante du dinar puis en mars 1994 et la création du marché des changes interbancaire dans l’objectif de conférer une plus grande flexibilité à la détermination du taux de change.
Cependant et depuis 2000, la BCT a commencé à limiter son intervention de manière à soutenir la compétitivité des entreprises exportatrices. Par la suite, la loi n° 2006-26 du 15 mai 2006, modifiant et complétant la loi n° 58-90 du 19 septembre 1958, portant création et organisation de la BCT a restreint la mission principale de la politique monétaire de la Tunisie à la préservation de la stabilité des prix.
La note de recherche de l’OTE précise que le taux de change est le maillon de jonction des relations économiques internationales, car il est l’élément le plus important pour orienter les transactions extérieures des pays. Il reflète la situation économique d’un pays à l’intérieur et à l’extérieur.
Également, la stabilité du taux de change reflète l’intégrité des fondamentaux économiques et des politiques fiscales et monétaires adoptées et sa capacite à répondre aux chocs externes et facteurs exogènes auxquels peut être exposée toute économie. C’est ainsi que l’impact du changement du taux de change sur les variables économiques et l’équilibre macroéconomique d’un pays est important.
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