Les dernières données livrées par le Consul général de France, Dominique Mas, plairont beaucoup à ceux qui rêvent des visas Schengen pour prendre le large, définitivement très souvent. L’an dernier le Consulat de France en Tunisie a réceptionné 118 846 demandes de visas, dont près de 94 700 ont été agréées, soit une progression de plus de 12% en comparaison avec 2022, a indiqué M. Mas…
L’aspirateur français tourne à plein régime
L’émissaire de la France a dit qu’en moyenne plus de 600 demandes sont enregistrées chaque jour ouvrable, par le prestataire de service (TLS), dans ses nouveaux locaux de Tunis et Sfax. A noter que le Consulat général de France délivre plus de 56% des visas Schengen accordés en Tunisie, c’est donc une énorme machine.
Au sujet des types de visas le diplomate français a dit qu’il y a une diminution du court séjour – tourisme ou affaires – avec 71 500 visas délivrés, contre une hausse de 43% des demandes long séjour – affaires et études -, avec 23 000 visas accordés. Parmi ces visas long séjour près de 9000 sont remis à des salariés, chercheurs et travailleurs saisonniers, soit une hausse de 51% par rapport à 2019.
Par ailleurs près de 5000 visas ont été accordés aux étudiants (dont la plupart ne reviendront jamais, sauf pour des vacances), soit une progression de 12% en comparaison avec 2019.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’en moyenne sur les 12 derniers mois 8 Tunisiens sur 10 ont eu le précieux sésame pour la France, ce qui fait un taux d’acceptation de 78 à 80% ces dernières semaines. C’est très conséquent. Et parmi eux combien de médecins, combien d’ingénieurs, combien de créateurs, combien de bras et cerveaux dont la Tunisie a besoin pour se relever et prendre le virage du développement, le vrai ?
Sarkozy a fabriqué la machine, Macron l’a dépassé
«L’immigration choisie», inventée par l’ancien président Nicolas Sarkozy, tourne à plein régime. En 2008 Sarkozy était venu la défendre devant son homologue tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, dans des termes qui sont tout sauf diplomatiques : l’Europe a “l’intelligence“, les Tunisiens ont “la main d’œuvre“. L’actuel président français Emmanuel Macron s’occupe à merveille de l’héritage de Sarkozy.
La moitié des médecins qui travaillent dans les hôpitaux publics français sont étrangers, s’ils partaient le système s’effondrerait. Les souffrances terribles qu’on leur inflige (6 ans pour avoir le même statut que leurs collègues français, sous-payés, etc.) ne les empêchent pas de tout faire pour rester en France. Et que dire des ingénieurs que de grandes entreprises françaises viennent débusquer jusqu’en Tunisie.
Mais il ne faut pas blâmer la France, elle n’y est pour rien, elle ne fait que se défendre dans une compétition mondiale féroce pour capter les talents. L’Allemagne, l’Australie, les USA, le Canada, etc., font tous la même chose. Cette course est certes sans règles, immorale et amorale, déloyale mais c’est la mondialisation qui est ainsi faite. C’est à la Tunisie et aux pays pompés de faire ce qu’il faut pour être séduisants et attractifs afin de retenir leurs enfants, surtout quand la population vieillit et amorce un déclin démographique.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a osé aller en Egypte pour dire à la face du président Abdel Fattah al-Sissi que l’Europe continuera d’accueillir les talents mais que pour les autres – les migrants indésirables – elle compte sur le Caire pour les bloquer à la frontière. Avant le Caire Mme von der Leyen, avec force délégation, s’est rendue en Tunisie et en Mauritanie, pour les mêmes raisons. L’Union européenne a mis 7,4 milliards d’euros sur la table pour qu’al-Sissi se mue en gardien du sommeil des Européens. Tout est dit.
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