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L’Ethiopie fait un excellent “deal” : Elle s’offre un accès à la mer, deuxième défaite pour l’Egypte?

L’Ethiopie fait un excellent “deal” : Elle s’offre un accès à la mer, deuxième défaite pour l’Egypte?

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, fait feu de tout bois pour faire briller son pays, dans la droite ligne de son illustre aîné Meles Zenawi Asres. Après les grands travaux cap sur l’accès à la mer, finement négocié avec le Somaliland. Un succès politique, diplomatique mais surtout économique, sur le dos de l’Egypte. Enfin, le Caire n’est en rien concerné par ce dossier, il s’y est invité pour se venger de l’affront sur le dossier du Grand Barrage de la Renaissance (Gerd), un cauchemar pour le président Abdel Fattah al-Sissi, terrorisé à l’idée que son pays, déjà aride, manque d’eau…

Grâce au pacte qu’il a scellé le 1er janvier 2024 avec le Somaliland l’Ethiopie, un pays enclavé, met la main sur un port maritime. La Somalie est furieuse. Elle crie à la forfaiture, à “l’agression” et à la violation de son territoire, car selon elle le Somaliland lui appartient et la Constitution fait foi.

Cet accord n’a aucun fondement juridique et transgresse les normes de l’ONU, de l’Union africaine et de l’IGAD (la Communauté est-africaine), a déclaré le Premier ministre somalien. Il a ajouté que Mogadiscio fera barrage à ce projet, avec tout l’arsenal légal à sa disposition. La Somalie a illico rappelé son ambassadeur à Addis-Abeba pour consultation et demandé aux institutions internationales de contraindre l’Ethiopie à enterrer ses rêves de Mer rouge.

Abdel Fattah al-Sisi, qui je le répète n’est concerné en rien par ce bras de fer, est entré dans la danse pour solder ses comptes avec Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix 2019. Il a pris fait et cause pour le président somalien Hassan Cheikh Mohamud. “L’Égypte maintiendrait une position ferme aux côtés de la Somalie et soutiendrait sa sécurité et sa stabilité“, a dit publiquement le porte-parole de la présidence égyptienne.

A noter que l’Union européenne (UE) s’est également rangée derrière la Somalie – donc derrière le Caire – en soulignant la nécessité de respecter “l’unité“, “la souveraineté” et “l’intégrité territoriale” du pays. “C’est essentiel pour la paix et la stabilité de toute la région de la Corne de l’Afrique“, a martelé l’UE dans un communiqué.

Est-ce que cela suffira à faire reculer le très impétueux Premier ministre éthiopien ? Rien n’est moins sûr. Rappelons qu’avant même d’entamer le chantier du barrage, en 2011, l’Egypte, une puissance militaire tout de même, avait menacé l’Ethiopie de ses foudres, ça n’a pas empêché Abiy Ahmed de foncer dès son arrivée au pouvoir, en 2018…

 

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