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Libye -Affaire Mangoush : Dbeibah dit ‘niet’ au président, il y a danger

Libye -Affaire Mangoush : Dbeibah dit ‘niet’ au président, il y a danger

La suspension de la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla Mangoush, un coup d’épée dans l’eau ? Il faut le croire au regard du refus catégorique du gouvernement libyen de valider la décision du Conseil présidentiel. Le Premier ministre, Abdelhamid Dbeibah, a émis un communiqué sur son compte officiel Twitter pour dire à Najla Mangoush de faire comme si de rien n’était. La question est de savoir si Dbeibah dispose des pouvoirs qui lui permettent de tenir tête au Conseil présidentiel, piloté par le président de la Libye par intérim, Mohamed al-Menfi.

Une chose est certaine : ce bras de fer au sommet de l’Etat libyen fait tache et inquiète, à quelques jours de la méga conférence de Paris, le 12 novembre 2021, durant laquelle les grandes puissances occidentales (la France et les USA notamment) vont exiger le départ effectif de tous les mercenaires et forces étrangers. Condition sine qua non pour que les prochaines élections, calées en décembre 2021, puissent être organisées dans les meilleures conditions et que les résultats qui en sortent soient crédibles…

Rappelons que la ministre des Affaires étrangères avait été suspendue et interdite de quitter le territoire libyen suite à son entretien avec la BBC. Ce qu’on lui reproche en fait c’est d’avoir laissé entendre qu’un ancien officier du renseignement libyen mouillé dans l’attentat de Lockerbie pourrait être remis aux autorités américaines. Des propos qui sont passés comme une violation des prérogatives présidentielles, comme une diplomatie parallèle, sans aucune concertation avec le président par intérim.

Le hic c’est que si les autorités prennent leur temps – 14 jours – pour faire toute la lumière sur les présumées « violations administratives » de Najla Mangoush, elle va louper la rencontre de Paris, où l’attendent le président français, Emmanuel Macron et la vice-présidente américaine, Kamala Harris, qui doit certainement se réjouir de s’entretenir avec sa consoeur, l’une des rares femmes à ce poste en Afrique et dans tout le monde arabe. Il est évident que l’absence de la chef de la diplomatie libyenne poserait problème et nuirait à l’image du pays. Et Dieu sait que les Libyens n’en ont pas besoin en ce moment…

Plus grave encore : cette absence montrerait à la face du monde que les efforts de ces dernières années pour mettre le pays sur les rails n’ont rien donné et que l’unité des autorités en place est une unité de façade. Sans parler des développements de la tension entre le président par intérim et le Premier ministre…

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