C’est un inquiétant développement qui nous en dit long sur l’installation des coups d’Etat dans les moeurs ouest-africaines : Salif Keïta, un grand nom de la scène musicale internationale, a accepté d’être le conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, à la tête du pays depuis le putsch de mai 2021, le deuxième en moins d’un an. Le décret a été officialisé lundi 14 août 2023 dans la soirée…
Pourtant il y a une semaine la star malienne claquait la porte d’une Assemblée montée par les militaires au pouvoir, le Conseil national de transition. Mais l’engagement politique de l’artiste aux côtés des soldats depuis le putsch d’août 2020 a été le plus fort. Il rejoint une équipe de cinq «conseillers spéciaux» qui désormais souffleront aux oreilles du chef de l’État malien. Est-ce qu’un peu de sagesse sortira de tout ça ? Nul ne le sait…
Ce qu’on sait c’est que le chanteur de 73 ans, qui a un gros succès en France et ailleurs dans le monde, s’était prononcé publiquement pour une souveraineté totale du Mali. Il avait en conséquence exigé il y a quelques mois le départ de la mission de Casques bleus de l’ONU (Minusma), chose faite depuis. Une radicalité qui tranche avec la douceur qu’on lui connait dans ses célèbres tubes…
Evidemment le Burkina Faso et le Niger, eux aussi agités par des coups d’Etat, ne loupent pas une miette de ces événements. Le bouillonnement des esprits dans cette partie du continent africain n’augure rien de bon, entre une intervention militaire très risquée pour déloger les putschistes qui détiennent toujours le président nigérien et une inaction de la CEDEAO qui sonnera le glas de toutes les expériences démocratiques dans la région…
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