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Niger : la France part laissant les putschistes dans le confort des Palais, et qui pour affronter les djihadistes?

Niger : la France part laissant les putschistes dans le confort des Palais, et qui pour affronter les djihadistes?

Les militaires putschistes ruaient dans les brancards pour pousser vers la sortie les soldats français opérant au Niger et prendre leur destin en main. Ils l’ont fait en promettant monts et merveilles aux Nigériens, en commençant par gagner le défi sécuritaire face aux groupes djihadistes. Ça commence à partir de ce mardi 10 octobre, conformément aux engagements du président français Emmanuel Macron, que la junte nigérienne a accusé de lambiner pour maintenir ses soldats. Le général Abdourahamane Tchiani aura bientôt toutes les clés du pays. Ses premiers pas sont une tragédie nationale, avec plus de morts depuis qu’il a fait son coup d’Etat – le 26 juillet dernier – que durant les 18 mois précédents. Mais c’est trop tard, le jus est tiré, il faudra le boire jusqu’à la lie…

Si les militaires nigériens tiennent leurs promesses autant que leurs collègues du Mali il faut s’attendre au pire. Mais on dira que c’est la nation qui l’a voulu ainsi et après tout on ne peut plus faire le bonheur des populations contre leur volonté. Chaque peuple a les dirigeants et le destin qu’il mérité. Les soldats français qui entament leur départ ce mardi sont très loin de ces considérations. Ces retraits «ont lieu conformément à la planification, à la coordination en cours», a indiqué l’armée française.

Et ils seront en bonne compagnie, escortés par l’armée nigérienne, comme l’a fait savoir la junte hier à la télévision nationale Télé Sahel. Par contre on ne sait rien de la trajectoire des troupes françaises, pour des raisons évidentes, avec tous ces terroristes qui rodent dans le coin. Ce qu’on sait c’est qu’à terme près  de 1400 soldats et aviateurs français qui servaient au Niger, à Niamey et dans deux camps au nord-ouest (Ouallam et Tabarey-Barey), plieront bagage.

Le Niger c’est «10 ans de vie opérationnelle dans le Sahel, et forcément, ça va prendre un peu de temps, parce que ce n’est pas un déménagement qui se fait comme ça en seulement quelques instants», avait précisé fin septembre dernier  sur LCI le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.

La tâche des Français ne sera pas facile du fait de la fermeture des frontières du Bénin et du Nigeria, conformément à la batterie de sanctions édictées par la CEDEAO. Et les Nigériens ont fermé leur ciel aux avions français, qu’ils soient civils ou militaires, sauf dérogation formelle, et se rabaisser pour avoir les autorisations est la dernière chose que fera la France.

Par contre les frontières avec cinq autres pays – l’Algérie, la Libye, le Burkina Faso, le Mali et le Tchad – devraient faciliter la vie de l’état-major français. Rappelons que le commandement des Forces françaises au Sahel est logé à N’Djamena (Tchad).

Ainsi s’achève un cycle et s’ouvre une autre conséquence sous le sceau de l’inconnu. Les opinions publiques ont suivi aveuglément la bronca autour d’un sentiment anti-français qui fait le bonheur de ses promoteurs – les soldats occupent les palais de la République – mais laisse sur le côté les populations sinistrées. Ces pays devront expérimenter pleinement leurs limites, quel qu’en soit le coût. Il est trop tard pour reculer…

 

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