Le Mali vit un calvaire dont il ne voit pas le bout. C’est aussi le cas du Burkina Faso. Toux deux ont éjecté les militaires français en croyant qu’ils étaient capables de prendre leur destin en main, enhardis par un sentiment anti-français croissant et misant sur l’aide hypothétique de la Russie. A l’arrivée les djihadistes frappent comme jamais, jusqu’au coeur du pouvoir, face à des armées sous-équipées, sous-entraînées, démotivées et incapables de sécuriser de vastes étendues désertiques. Ce vendredi 8 septembre à Gao un camp de l’armée malienne a été la cible d’une attaque suicide, au lendemain d’un double assaut meurtrier portant la signature des mêmes groupes armés.
Au moins 64 civils et soldats ont été fauchés hier dans le nord du pays. A cause de la recrudescence des attaques le gouvernement impose à Tombouctou un blocus qui asphyxie les populations civiles. On ne connait pas encore le bilan humain de l’assaut de ce vendredi mais il faut s’attendre à un carnage. L’armée s’est contentée d’un message laconique sur les réseaux sociaux faisant état d’une attaque “complexe” dans la zone aéroportuaire, ce qui veut dire que les djihadistes ont pu contourner tous les systèmes de défense…
Une “riposte” et une “évaluation (étaient) en cours“. Ce tout ce qu’on sait. Un employé de l’aéroport a confié que les assaillants ont envoyé deux voitures piégées puis ont tiré dans le tas. L’aéroport a été bouclé, dit la même source.
A noter que les deux attaques d’hier ont touché le bateau Tombouctou sur le fleuve Niger et une garnison de l’armée à Bamba, dans la région de Gao, selon un communiqué du gouvernement qui ne donne aucune indication sur les victimes civiles et militaires. L’assaut de Bamba a été revendiqué sur la plateforme de propagande Al-Zallaqa par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou Jnim selon l’acronyme arabe), une formation djihadiste qui a fait allégeance à Al-Qaïda, rapporte SITE, une ONG américaine spécialisée dans l’étude des mouvements extrémistes.
La réplique de l’armée a permis de “neutraliser une cinquantaine de terroristes“, ajoute le gouvernement. Le Tombouctou, un navire de la compagnie malienne de navigation (Comanav, une société publique), a été atteint par au moins trois roquettes dans la zone de Gourma-Rharous, entre Tombouctou et Gao, d’après la compagnie.
Cette énième attaque est la preuve, s’il en fallait, que le départ des troupes françaises n’a rien réglé, bien au contraire. Le Mali et le Burkina Faso sont le cadet des soucis dudit nouveau protecteur, le président russe, Vladimir Poutine, embourbé lui aussi dans une guerre qu’il a déclenchée – en Ukraine – et dont personne ne connait l’issue. C’est aussi ce funeste destin qui attend le Niger. Le président Mohamed Bazoum avait réussi à mettre en place un verrou assez efficace face aux djihadistes. Le coup d’Etat du 26 juillet dernier rebat toutes les cartes…
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