Economie

Note : Le marché du travail tunisien, le marché des contradictions

Note : Le marché du travail tunisien, le marché des contradictions

La plateforme médiatique « EU Reporter » qui est un portail pluri-thématique s’occupant en l’occurrence des grandes questions économiques, sociales et environnementales en Europe et dans le monde vient de publier une note sur les contradictions particulières du marché du travail tunisien.

Plus de 750 mille tunisiens sont officiellement recensés comme chômeurs alors que de nombreux secteurs économiques clés souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre qui pousse davantage d’investisseurs à s’appuyer sur les travailleurs d’Afrique subsaharienne, indique la note d’ « EU Reporter ».

La note déclare qu’en dépit du chômage endémique qui sévit en Tunisie, un grand nombre de petites entreprises s’efforcent de convaincre les jeunes d’accepter des centaines de postes vacants dans les secteurs de la restauration, le bâtiment, les services, les transports, l’agriculture, etc. Un phénomène étrange qui a commencé en Tunisie vers 2014 et qui s’aggrave de jour en jour, souligne-t-on.

« EU Reporter » affirme, en outre, que les données gouvernementales montrent que le taux de chômage global en Tunisie était de 17.8% au premier trimestre 2021. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur dépasse les 30%.

La migration irrégulière vers l’Europe est également devenue une culture dans la société tunisienne et pas seulement parmi les nécessiteux, les classes moyennes et même les personnes aisées risquent aussi régulièrement leur vie pour atteindre l’Europe. Des familles entières sont souvent interpelées des traversées vers l’Europe. Les familles peuvent tout sacrifier pour fournir à leurs enfants l’argent nécessaire au voyage : les mères vendent leurs bijoux ; les pères vendent des parcelles de terrain ou une voiture, martelé la note du portail européen.

Aujourd’hui, les Tunisiens entre 15 et 29 ans représentent 62 % de tous les migrants, avec 86 % d’hommes et 14 % de femmes, précise-t-on.

On note aussi que les diplômés universitaires préfèrent attendre des années jusqu’à ce qu’ils trouvent ce qu’ils considèrent comme « un emploi décent », ce qui signifie souvent un travail de bureau bien rémunéré, confortable et dans la fonction publique.

Les cafés autour de la Tunisie sont remplis de jeunes, du jour au soir, se connectant à Internet gratuit sans rien faire et pariant sur n’importe quel match de football joué, précise la note.

Il a été indiqué aussi qu’en revanche, le secteur informel connaît un grand succès en Tunisie et il a toujours attiré les jeunes demandeurs d’emploi, principalement dans les villes frontalières avec la Libye et l’Algérie et même le risque de franchir illégalement les frontières pour transporter des marchandises illégales n’est pas grand car les barons de la contrebande ont souvent de bons liens avec les gardes-frontières et les douaniers.

« EU Reporter » s’interroge : Peut-on appeler ces types de jeunes demandeurs d’emploi et les inclure dans les statistiques économiques officielles ?

C’est dans ce contexte que de nombreuses entreprises en Tunisie se sont tournées vers les migrants africains en Tunisie pour remédier à ce besoin croissant de main-d’œuvre, de ce fait, les Africains subsahariens, réfugiés et migrants, sont aujourd’hui partout en Tunisie, même dans les villes et villages éloignés des lieux d’accueil traditionnels dans la région sud-est du pays et la côte est.

Bien que le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile en Tunisie varie d’une source à l’autre : gouvernement, agences onusiennes, société civile…, il y en a certainement des dizaines de milliers originaires d’Afrique subsaharienne. La plupart d’entre eux sont en situation irrégulière et beaucoup sont arrivés pour travailler et rester, pas pour continuer leur chemin vers l’Europe, conclut la note EU Reporter tout en affirmant qu’il y a une pression internationale sur la Tunisie pour qu’elle reconnaisse certains des droits des migrants africains tels que le travail légal et l’accès aux soins de santé et mettre en œuvre l’accord de partenariat pour la mobilité que la Tunisie a signé avec l’Union européenne en mars 2014.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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