Economie

Par Amine Ben Gamra : À court terme, la croissance restera faible. Pourtant, il est encore envisageable de renverser la tendance

Par Amine Ben Gamra : À court terme, la croissance restera faible. Pourtant, il est encore envisageable de renverser la tendance

Les conséquences économiques de la succession de crises de ces dernières années seront plus visibles en 2024.

Les perturbations dans les voies navigables vitales comme la mer Rouge, une nouvelle source de retards et de pressions inflationnistes, rappellent en temps réel les risques que posent les problèmes de sécurité et la crise climatique pour le commerce mondial et la production. 

Ne prétendons pas que tout cela serait facile. Si nous pensions que le monde semblait difficile en mai 2022, alors que nous sortions lentement de la pandémie et que la guerre en Ukraine avait mis fin à la sécurité alimentaire et énergétique. La situation est encore plus difficile aujourd’hui.

Il faut se pencher sur l’incertitude et l’instabilité partout. Les tensions géopolitiques se sont aggravées. Le conflit s’est propagé, comme nous le voyons ici au Moyen-Orient et loin des manchettes dans certaines parties de l’Afrique et du monde arabe.

Dans un climat comme celui-ci, la croissance sera lente. Le Fonds monétaire international (FMI) ne s’attend pas à ce que l’inflation revienne à l’objectif de la plupart des banques centrales avant 2025, ce qui augure de taux d’intérêt élevés pour encore longtemps, surtout si les prix du pétrole sont à nouveau tendus dans un contexte d’incertitude géopolitique.

La prévision de croissance du FMI pour 2024 est de 2,9 %, soit un chiffre sensiblement identique à l’estimation pour 2023 et inférieur aux taux de croissance d’avant la pandémie.

​Alors que le monde est à mi-parcours de ce qui devait être une décennie décisive pour le développement, son économie devrait enregistrer un triste record d’ici fin 2024 : la plus faible croissance du PIB sur une demi-décennie depuis 30 ans, ainsi que le révèlent les dernières Perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale.

La croissance mondiale devrait ralentir pour la troisième année consécutive, passant de 2,6 % l’an dernier à 2,4 % en 2024, soit près de trois quarts de point de pourcentage en dessous de la moyenne des années 2010.

À la fin de 2024, les habitants d’environ 40 % des pays à faible revenu seront toujours plus pauvres qu’ils ne l’étaient à la veille de la pandémie de COVID en 2019. 

Résultat : A court terme, la croissance restera faible et laissera de nombreux pays— en particulier les plus pauvres — en butte à des niveaux de dette paralysants et avec près d’une personne sur trois en situation de précarité alimentaire. Un tel scénario entraverait les progrès accomplis dans la réalisation de nombreuses priorités mondiales. Cependant, il est encore possible d’inverser la tendance. Pour ce faire, il faut une trajectoire claire, pour accélérer l’investissement et renforcer les politiques budgétaires.

 

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

 

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