« La vie c’est des étapes… La plus douce c’est l’amour… La plus dure c’est la séparation… La plus pénible c’est les adieux… La plus belle c’est les retrouvailles » .
Rym Mahjoub est décidément très inspirée. Elle s’était toujours fait remarqué pour son audace sous la coupole du Bardo. A sa manière, elle entendait porter sincèrement la voix du peuple, tout du moins la ( les voix) de ses électeurs mandataires de gauche, de centre gauche, à la lisière des socio-démocrates…bref, la voix d’une large palette de progressistes et de dits progressistes. Elle y a cru à la révolution du 14 janvier. Comme beaucoup de nous tous. Et comme beaucoup de nous tous elle a connu l’amer sentiment qu’est le « désenchantement ».
A certains égards, nous sommes tous coupables. Chacun de nous a à sa manière trahi un peu, beaucoup les dits « objectifs » de la révolution. En tête de liste, un certain ben Achour de la principauté d’El Marsa.
Nous sommes responsables quand un parti politique devient une simple patente qu’on cède au plus offrant. Afek Tounes en exemple. Qui se souvient encore de Yassine Brahim ? Qui entend encore Fadhel Abdel Kéfi, président aujourd’hui de Afek Tounes ? !
Les retrouvailles de Rym Mahjoub ont quelque chose d’ émouvant et aussi de pathétique. Émouvant parce que sur la photo souvenir on y voit quelques têtes aussi pleines que naïves au regard de leur bilan du temps qu’ils étaient au …pouvoir, dans le législatif et l’exécutif !
Pathétique parce que ces gens là, on ne les entend presque plus. Pourtant, il y a de la matière.
Giorgia Meloni en maître de la mer Méditerranée. Kristalina Georgieva du FMI et ses remèdes de cheval pour la Tunisie. Remèdes dont notre superbe président Kais Said a dit à Paris qu’il n’en voulait strictement pas. Il a par la même occasion aussi cité Laurel et Hardy pour dire, en présence des grands de ce monde, et du Gotha de la Finance internationale, qu’il n’y ni grand ni petit. Beaucoup dans l’assistance à Paris avait manqué de peu la crise de rire.
Ici, on ne rigole pas. On garde un silence presque religieux. On préfère verser dans la nostalgie. Une photo souvenir ça ne coûte rien. De la bonne conscience au rabais.
Jawhar Chatty
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