Paris veut à tout prix se réconcilier avec Rabat : Séjourné “offre” le Sahara occidental, attention aux foudres d’Alger

Rien ne va plus entre Paris et Rabat depuis deux ans. L’affaire Pegasus, du nom du logiciel israélien qui aurait espionné le téléphone du chef de l’Etat français, est passée par là. Les horreurs que le président Emmanuel Macron aurait dites au roi Mohammed VI ont copieusement attisé le feu. Macron a bien essayé en février 2023 de tendre la perche au souverain marocain mais rien n’y a fait. Même l’aide française suite au séisme du 8 septembre dernier a été poliment refusée. Et puis il y a aussi le réchauffement des liens entre la France et le frère ennemi du Maroc, l’Algérie. Il reviendra au nouveau chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, de pacifier les liens entre Paris et Rabat…

Macron a envoyé Jean-Marie Bockel en Afrique Subsaharienne pour sauver ce qui peut encore l’être, pour le chaudron marocain ce sera Séjourné. Le ministre des Affaires étrangères a déclaré dans un entretien publié hier samedi 10 février qu’il allait «personnellement» prendre en main ce dossier. «On a eu plusieurs contacts depuis mon arrivée» avec les Marocains, a confié le ministre au journal Ouest France. «Le Président de la République m’a demandé personnellement de m’investir dans la relation franco-marocaine et d’écrire aussi un nouveau chapitre de notre relation. Je vais m’y attacher», a-t-il indiqué.

Stéphane Séjourné est d’avis que la France a «toujours été au rendez-vous, même sur les dossiers les plus sensibles comme le Sahara occidental où le soutien clair et constant de la France au plan d’autonomie marocain est une réalité depuis 2007 (…). Nous ajoutons qu’il est temps désormais d’avancer (…). Je ferai tout dans les prochaines semaines et les prochains mois pour que la France et le Maroc se rapprochent», «avec le respect des Marocains», dit solennellement le ministre français…

Sauf que le Sahara occidental est aussi sensible pour Rabat que pour Alger, derrière les indépendantistes du Polisario il y a l’Algérie. Si la France veut en faire un gage pour amadouer le souverain marocain ça posera forcément un problème au président Abdelmadjid Tebboune dont on annonce la visite à Paris après des mois de bisbilles avec la France. Tebboune pourrait vite faire du Sahara le 6^e contentieux lourd entre Paris et Alger.

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