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Algérie-La revanche de Tebboune : il pose 5 conditions pour venir en France, Macron devra ramer

Algérie-La revanche de Tebboune : il pose 5 conditions pour venir en France, Macron devra ramer

Officiellement la venue du chef de l’Etat algérien, Abdelmajid Tebboune, à Paris n’a jamais été annulée, juste différée pour des questions liées aux “préparatifs“. En tout cas c’est ce que clame la présidence algérienne. Mais dans les faits la France l’attend depuis mai 2023 et de report en report le président Emmanuel Macron commence à trouver le temps long, même s’il aura la délicatesse de ne pas le crier sur les toits. De toute façon il n’a pas le choix, il ne l’a plus…

La France paye cher l’affaire Bouraoui et c’est pas fini

Certes les relations entre les deux pays sont au beau fixe sur le plan économique mais pour le reste (les liens politico-diplomatiques) c’est le froid glacial qui prévaut. On a vu un léger dégel en septembre dernier quand le nouvel ambassadeur français à Alger a remis un message personnel au président Tebboune (on n’en connait toujours pas le contenu), mais comme je l’ai dit ça reste léger. Rien de suffisamment costaud pour relancer une machine grippée.

Début août dernier le président Tebboune assurait que sa visite d’État en France était «toujours maintenue» mais restait tributaire «du programme» de l’Élysée, ajoutant qu’une «visite d’État a des conditions» et «n’est pas une visite touristique». Initialement programmé début mai 2023 ce voyage avait été reporté à juin de la même année pour éviter que les manifestations du 1er mai sur fond de réforme des retraites en France torpillent cette visite, d’après des sources concordantes.

Mais le fait est que maintenant c’est Alger le maître de l’agenda, c’est lui qui dicte le tempo et profite de la conjoncture politico-diplomatique pour imposer ses vues. L’exfiltration de la militante algérienne Amira Bouraoui par la France alors que la justice de son pays l’avait condamnée a été vécue comme un affront personnel par Tebboune. Ce dernier l’a fait payer cher à la France. Et puisque cette dernière insiste pour faire la paix avec l’Algérie d’autres idées ont germé…

En France ceux qui militent pour qu’on déchire les Accords de 1968 vont crier au chantage mais Alger n’en a cure, il pousse ses pions et fait monter les enchères. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a formulé cinq demandes – posé des conditions est l’expression la plus juste – pour que Tebboune mette les pieds à Paris :  Des avancées notables dans les dossiers de la mémoire, la mobilité, la coopération économique, les essais nucléaires français dans le Sahara algérien et la restitution de l’épée et du burnous de l’émir Abdelkader.

La “future cheffe de l’Etat français” ne s’en remettra pas

Hier jeudi 28 décembre le chef de la diplomatie algérien a confié ceci à “Atheer”, la plateforme de la chaîne qatarie Al-Jazira : «le président [Tebboune] devait se rendre au château d’Amboise, où était emprisonné l’émir Abdelkader (…), les autorités françaises ont refusé [de restituer l’épée et le burnous de l’émir], arguant la nécessité d’une loi».

Au sujet des essais nucléaires français le ministre a dit que l’Algérie exigeait «une reconnaissance des dommages causés» ainsi que «des indemnisations». On sait que de 1960 à 1966, la France a signé 17 essais nucléaires sur les sites de Reggane puis In Ekker, dans le Sahara algérien. Des documents déclassifiés en 2013 ont mis le doigt sur les effets radioactifs nocifs, qui partaient de l’Afrique de l’Ouest au sud de l’Europe.

«Nous ne sommes pas parvenus à des accords sur cinq grands et lourds dossiers. Mais nous continuons à travailler dessus», a toutefois affirmé le ministre algérien…

Le président Macron prônait “l’apaisement des mémoireset s’active pour cela, avec de gros ratés, et bien il faudra qu’il persévère. C’est le prix à payer pour qu’une pacification totale entre la France et l’Algérie soit possible. A condition que l’extrême droite de Marine Le Pen laisse faire, elle à qui les sondages prédisent “le meilleur” – le pire pour les amis de l’Hexagone.

 

 

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